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 Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]

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Gen Tetsuo
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MessageSujet: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyDim 6 Déc - 8:59

J'adore écrire. Et dès que j'ai un peu de temps libre (foutu brevet blanc T-T) j'ouvre ma page sur Wordy, et je continue ce que j'ai commencé.
Ce n'est pas une fanfic, mais une histoire à part entière. J'ai commencé à l'écrire l'an dernier, et j'avoue que je n'ai pas encore fini le premier chapitre, faute d'idées...
Je me suis inspirée des livres d'héroic fantasy que je lis (Chroniques du Monde Émergé, Eragon...[--]).

On commence au prochain post ! =)
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Gen Tetsuo
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MessageSujet: Re: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyDim 6 Déc - 9:00

RECITS D’OUTRE-MONDE

PROLOGUE :
Un bruit de galop sous la pluie battante qui frappait la région du Pantenlaett. Le cavalier stoppa son cheval dans un geste qui trahissait une habitude certaine et même très présente. Le jeune homme fixa un instant le ciel, une ombre immense passa en une fraction de secondes dans l’étendue grise. Le cavalier sourit et relança sa monture au galop. Sa cape brune trempée ne le protégeait plus tellement, mais il s’en fichait. Il talonna son cheval noir comme les nuages et arrêta soudain sa monture. Il sourit et leva un peu la tête. Quatre ans d’absence, il rentrait enfin chez lui. Mais il y avait autre chose qui le rendait heureux malgré le temps déplorable qu’il faisait.
Une flèche fusa. Elle déchira le capuchon qui protégeait le visage du jeune cavalier. Celui-ci tourna la tête et vit deux hommes eux aussi a cheval. L’un tenait un arc et avait tiré, l’autre avait sorti son épée et se tenait prêt à attaquer. Le jeune homme frémis à peine ses cheveux blancs flottants dans le vent qui soufflait entraînant la pluie et les nuages loin mais lentement. Ses yeux noirs fixèrent un moment ses assaillants et il siffla. L’ombre passa encore mais se fit plus proche. Les chevaux des inconnus piaffèrent et ruèrent apeurés. Celui du jeune homme ne cilla pas. Celui-ci en profita pour lancer son cheval au grand galop vers ses assaillants pour passer entre eux deux et prendre par la forêt sans ralentir la cadence. Il sauta un arbre abattu par la foudre et arriva devant un fossé. Il sourit mais ne s’arrêta pas. Il murmura quelques mots et le fossé se referma. Une fois le jeune homme passé, le fossé retrouva son apparence initiale. Les deux poursuivants restèrent interdits et durent se résigner, ils ne faisaient pas le poids et n’y arriverait jamais quelque soit la méthode employée pour coincer leur cible.

Une jeune fille assise sous une gouttière dans un petit village. La pluie, elle ne la sens pas, ne la voit pas et ne l’entend pas, elle nettoie la sueur sur ses vêtements les larmes ne roulent plus sur son visage d’adolescente. Elle n’est ni sourde ni muette, simplement dans ses rêves. Elle est assise là depuis que la pluie a commencé. Elle reste là sans bouger, comme soudée à la terre détrempée et qui émet un bruit de succion quand on marche. Elle relève la tête en entendant un bruit de galop qui ralentit petit à petit. Elle se lève et fixe le cavalier qui arrive. Elle entend le bruit d’une porte qui s’ouvre. Mais elle n’entend pas malgré la tranquillité du village, la conversation entre le cavalier et la personne qui lui a ouvert la porte. Maintenant qu’elle est sortie de ses pensées, elle n’entend que la pluie qui tombe lourdement sur les toits et le sol. Le cavalier a disparu, entrant dans la maison dont la porte fut ouverte. La jeune fille resta un moment là, hagarde, la pluie coulant avec ses larmes sur ses joues trempées par l’averse rageante. Puis, comme animée par une force inconnue, elle se mit à marcher. Elle ne se retourna qu’une seule fois pour regarder l’entrée du village avec tristesse. Comme si elle n’avait d’autre choix. Puis elle se remit en marche, elle arriva bientôt devant une petite maison en chaume, isolée, en haut d’une petite colline. Elle ouvrit elle-même la porte mais comme le cavalier, elle disparu.


Dernière édition par Gen Tetsuo le Mar 12 Jan - 16:55, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyDim 6 Déc - 9:02

Chapitre premier
Un village méconnu

-Raté !

La jeune fille relève la tête et encoche une seconde flèche. Elle bande l’arc et vise. Le trait de bois fuse et provoque des éclaboussures en touchant le poisson qui est dans la rivière. Nea est une jolie jeune fille de quinze ans aux cheveux roux foncés et aux yeux bleus comme le fond de la mer, au caractère un peu changeant. L’adolescente sourit et repêche le poisson tout en retirant la flèche plantée dans les ouïes de l’animal aquatique. Elle enveloppe sa prise dans un linge avec d’autres poissons attrapés plus tôt et se dirige vers une éclaircie dans les arbres. De là, Nea voyait très bien son village. Une petite cinquantaine de maisons de chaume et une grande place au milieu, pour le marché qui s’y tient tous les mois, la jeune fille repéra immédiatement sa maison : isolée, en haut d’une colline, à environ vingt mètres des autres maisons du village, c’est là qu’elle vivait avec sa mère. Nea savait bien que même si autrefois d’autres maisons rejoignaient le village actuel et sa maison, certains habitants du village ne les considéraient pas, elle et sa mère, comme des habitantes du village. Mais Nea s’en fichait bien assez, si certains villageois n’étaient pas contents, qu’ils s’en aillent. La jeune fille entreprit de descendre de la colline où elle se trouvait. Elle mit les pieds de côté et commença la descente. Nea rajusta le sac ou se trouvaient les poissons sur son épaule. Ce qu’elle ne vit pas, ce fut un petit amas de feuilles mortes encore humides de la dernière pluie, et donc, glissantes. Sans y prendre garde, Nea marcha dessus et quand elle voulut avancer, elle tomba en arrière en glissant sur le tas de feuilles. Nea plaqua sa main droite au sol et retomba sur ses pieds quelques pas plus loin en dérapant légèrement dans les feuilles humides qui parsemaient le sol de la forêt.
-Ouf ce n’était pas passé loin.
Nea repoussa une mèche de cheveux roux qui cachait ses yeux et reprit sa descente en allant plus doucement et en étant plus prudente. Elle regarda tout autour d’elle espérant ne pas recroiser de tas de feuilles humides. La jeune fille arriva rapidement en bas de la colline malgré l’incident qui lui était arrivé un peu plus haut sur la fausse montagne. Arrivée en bas, Nea posa le sac de poissons qui devenait lourd à la longue et regarda le village de là où elle était. Elle ne voyait plus sa maison mais elle avait une vue magnifique sur l’entrée du petit bourg. La jeune fille remit le sac de poissons sur son épaule et marcha dans les rues du village, souriant aux personnes qu’elle connaissait sans se soucier des regards atterrés des autres
ou alors des têtes dégoûtées de quelques villageois. Nea sourit encore plus quand elle arriva devant la maison d’un ami de sa mère. Elle frappa à la porte mais n’obtint pas de réponse. Elle attrapa machinalement la poignée et à sa grande surprise, la porte s’ouvrit.

-Il y a quelqu’un ? C’est moi Nea.
Nea, n’obtenant aucune réponse, attendit près du comptoir de la petite boutique que formait la bâtisse. Elle chantonna un air qu’elle avait entendu quelque part et se demanda si elle devait attendre encore ou s’en aller et revenir plus tard quand elle entendit une voix derrière elle et se retourna d’un bloc.
-Désolé Nea ! J’étais dehors
-Ce n’est rien Liedel, tu as toujours eu une longueur de retard sur les autres.
Le dénommé Liedel fit la moue. Nea savait à quel point il détestait sa tendance au retard. Pourtant, il ne le faisait pas exprès, il avait toujours été en retard sur les autres et ce depuis son enfance. La jeune fille sourit et regarda Liedel passer dans l’arrière boutique pour chercher son père. Finalement, le jeune homme décida d’aller voir dehors dans la cour arrière de la maison ne trouvant pas son père dans l’arrière boutique. Nea se demanda soudain si le fait que Liedel soit toujours en retard ne venait pas de son père. Liedel revint rapidement avec celui-ci.
-Bonjour Ohr ! claironna Nea en posant le sac de poissons sur le comptoir, dis moi, Liedel déteint sur toi ?
Ohr sourit à la plaisanterie de la jeune fille et ouvrit le sac de poissons pour en sortir les cinq belles prises attrapées par Nea.
-Eh bien dis moi, ce sont de superbes prises que tu as là !
Nea se contenta d’un vague haussement d’épaules et d’un léger sourire. Ohr la félicitait toujours pour ce qu’elle ramenait aussi petite soit la prise qu’elle ait. Elle aurait pu ramener un
alvin, il l’aurait félicitée et encouragée à en attraper d’autres. La jeune fille trouvait ses prises plutôt petites comparées au poisson qu’elle tentait de pêcher depuis un moment mais qui lui échappait toujours pour une quelconque raison et sûrement des plus idiotes. Nea regarda Ohr compter les poissons et les soupeser avant de les ranger dans un linge propre et de les ranger dans l’arrière boutique. La jeune fille sourit en voyant Ohr revenir et ouvrir un petit tiroir pour y prendre quelques piécettes d’étain. Il en compta dix en tout et les mit dans la main droite de Nea qui fut surprise et compta à son tour les pièces.

-Dix ! Mais Ohr, ce ne sont des poissons !
Ohr ébaucha un sourire et répondit :
-Mais ce sont de très beaux poissons Nea,
je te dois bien ça non ?

La jeune fille resta éberluée et ne pipa mot jusqu'à ce qu’elle sentit qu’on la poussait vers l’extérieur. Elle ouvrit la bouche pour parler mais rien ne sortit. Elle se laissa pousser en dehors de la bâtisse et resta immobile un instant, ébahie, sans rien dire. Mais elle se retourna d’un seul coup quand elle entendit le bruit d’une porte qu’on ferme. Nea bloqua la porte en bois avec son bras et tenta de la rouvrir.
-Ohr ! Tu ne me dois que la moitié de ce tu m’as donné !
Ohr soupira et lâcha la poignée de la porte et laissa Nea la rouvrir. Cette fille était parfois trop honnête. Une qualité pourtant recherchée devenait un véritable défaut. Cela n’allait pas
être facile de la convaincre car en plus d’être d’une honnêteté frappante, Nea était aussi sacrément obstinée. Autant dire que c’était presque impossible.

-Ce n’est pas ce que nous avions convenu Ohr ! Une pièce par poisson rapporté ! Pas le double.
Nea entendit un bruit de pas et failli lâcher les ronds d’étain quand elle sentit une main se poser sur son épaule. La jeune fille sursauta et se retourna d’un bloc, surprise. Devant elle se tenait
Ahïn, la femme d’Ohr. Elle souriait comme a son habitude. Elle avait un bouquet garni posé sur son bras droit et la main gauche posée sur l’épaule de Nea.

-Allons Nea, nous te devons bien cela. Ce sont de très belles prises que tu nous as rapporté d’après ce que j’ai compris.
Nea ne sut quoi dire. Elle se sentait gênée. Elle serra machinalement les rondelles d’étain dans sa main droite et les rangea finalement avec les cinq restantes dans sa poche. Puis elle soupira et baissa la tête. Elle regarda Ahïn, Ohr et Liedel avant de partir et de leur faire un signe de la main et un grand sourire. Elle regarda le ciel d’un bleu azur magnifique et sourit en se mettant à courir. Elle ferma les yeux sans s’arrêter et sentit qu’elle percutait quelque chose. Elle rouvrit les yeux et vit une personne portant une cape qui lui cachait le visage. La jeune fille se
confondit en excuses mais à sa grande surprise, l’inconnu lui dit que ce n’était pas grave. Nea resta un moment sans bouger regardant l’inconnu partir puis haussa les épaules ne comprenant rien du tout et reprit sa course. Elle s’interrogea sur la voix de cette personne, elle était sûre de l’avoir entendue quelque part, mais elle ne se souvenait plus où. Nea secoua la tête et chassa ainsi la pensée qui l’habitait. Elle s’arrêta soudain pour voir où était passé
l’inconnu, ne le voyant pas plus qu’un courant d’air, elle se retourna et vit la personne qu’elle détestait le plus au monde. Nea resta calme et sourit même en demandant :

-Tiens tiens, moi qui croyait voir un fantôme, je suis surprise.
-Tu as ramassé combien, l’étrangère ?
-En quoi cela te regarde-t-il Nowen ? Ou plutôt devrais-je dire, l’Idiot.
Le dénommé Nowen vira du blanc normal au rouge cramoisi et cria :
-Je ne m’appelle pas l’Idiot ! Tu as compris l’étrang……
-Et moi mon nom n’est pas l’étrangèreNowen ! répliqua calmement Nea mais avec une pointe d’amertume dans sav oix de jeune fille.
L’adolescente soutint le regard de Nowen
sans ciller. Puis, elle tourna les talons et sourit. C’était trop facile. À chaque fois il essayait et à chaque fois il se faisait battre. Un vrai jeu d’enfant pour la jeune fille. Nowen serra les dents et émit une sorte de grognement inaudible avant de sortir un petit couteau à pointe en silex, joliment décoré et ouvragé, mais néanmoins dangereux. Il s’avança vers Nea qui ne cilla pas le moins du monde, il se mit à courir brusquement arrivée à moins de deux mètres de la jeune fille qui se retourna les yeux ouverts, fixant l’adolescent, un sourire collé aux lèvres. Nowen ralentit comme effrayé mais ne s’arrêta pas. Au dernier moment, Nea se pencha sur le côté et esquiva. Elle attrapa le poignet de Nowen et le tira vers elle tout en poussant à sens
contraire. Nowen ne résista pas sous l’effet de la surprise et se retrouva à terre en quelques petites trois secondes. Nea appuya son pied sur la main qui tenait le couteau et se pencha au dessus du jeune homme en souriant.

-En fait, tu ne mérites pas ton nom
l’Idiot, je crois que Stupide te conviens mieux. Tu n’es vraiment qu’un idiot
Nowen, le pire des idiots que j’aie vu.

Puis elle enleva son pied de la main de l’adolescent et tourna les talons pour repartir vers chez elle mais en marchant. Elle entendit Nowen se relever et lui crier : « Demain dixième heure dans le pré ! ». Nea sourit. Il était vraiment un idiot, il voulait encore la défier ? Il devrait en payer les conséquences qu’il le veuille ou non. La jeune fille rit intérieurement et leva les yeux au ciel. Nowen n’en avait donc pas assez de toujours se faire battre ? Humilier devant tout le monde par une fille ? La jeune fille recommença à courir, elle avait une furieuse envie de se défouler. Elle repensa soudain à son ami d’enfance. Depuis combien de temps ne l’avait elle pas vu ? Plus d’un an cela était certain. Mais elle avait cessé de compter les jours depuis longtemps. L’attente lui semblait tellement insupportable, elle avait pensé être tombée amoureuse tellement cet ami lui manquait. Mais elle avait vite repoussé cette idée, pourquoi, elle ne le savait pas. Nea arriva assez rapidement chez elle. Le chemin qui menait à la bâtisse de chaume était plutôt abrupt et difficile à monter sans se cogner dans une pierre ou un creux de chemin. La jeune fille fut prise d’une irrépressible envie de faire diverses figures sur le chemin. Nea se demanda ce qu’il lui prenait puis mit machinalement sa main au sol pour faire une roue parfaite et enchainer sur d’autres acrobaties et ce tout du long de la petite pente de terre rocailleuse.
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MessageSujet: Re: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyDim 6 Déc - 13:02

L’adolescente manqua de tomber et se rattrapa à la branche d’un arbre proche tout en frottant sa main éraflée. Elle soupira et termina le peu de chemin restant à pieds. Elle entra dans la petite bâtisse de bois et de chaume et déposa les dix piécettes d’étain sur la table de bois de la cuisine avant de sourire et de retourner dehors. Elle contourna la maison pour arriver dans une petite écurie juste assez grande pour qu’un cheval de taille moyenne y habite. Nea entra dans la petite écurie et caressa l’encolure d’un cheval gris souris légèrement pommelé de blanc sur la croupe. L’étalon ouvrit un œil et tourna la tête pour souffler dans les cheveux de la jeune fille qui sourit et lui caressa ensuite le nez avec douceur. Le cheval ferma paresseusement les yeux et bougea une jambe doucement. Nea continua de lui caresser le nez avant de lui tapoter l’encolure et de frotter doucement les flancs de l’animal qui tourna la tête et regarda la jeune fille de ses yeux marron, pleins de tendresse pour sa cavalière. Nea sourit et prit le nez du cheval entre ses mains pour déposer une bise sur le poil brillant de
l’étalon. La jeune fille susurra :

-Bonjour Moe, comment vas-tu ?
Le cheval lui répondit par un faible hennissement comme il faisait d’habitude quand il retrouvait Nea avant de frotter son nez contre le bras de l’adolescente qui sourit et frotta les joues de Moe avant de prendre de la paille fraiche et de la donner à l’étalon. Celui-ci prit quelques brins de paille entre ses dents et commença à la mastiquer lentement comme tous les chevaux. Nea sourit et s’allongea sur la paille qui avait été mise en blocs bien nets et fixa le plafond de la petite grange. Elle était pensive, pourquoi le sobriquet de l’étrangère lui avait été donné ?
Elle était si……différente que cela ? Nea tendit une main devant elle, qu’avait-elle d’autre ? Ses cheveux, ses yeux, son agilité, ou alors le fait qu’elle répliquait toujours mais avec un sang froid étonnant ? Elle n’en savait rien, mais tant de questions se bousculaient dans la tête de la
jeune fille. Une vraie guerre de suppositions. Moe tourna la tête vers Nea et souffla à nouveau dans les cheveux de la jeune fille. Nea regarda son compagnon et sourit faiblement. Elle ne bougea pas des blocs de paille où elle était allongée mais elle prit le nez de Moe dans ses mains. Au moins, lui il la comprenait. Nea entendit un bruit de pas et se leva du bloc de paille pour se pencher par la mince fenêtre de l’écurie. La jeune fille reconnu sa mère qui avançait, calmement, un panier plein à ras bord.

-Bonjour maman !
-Oh bonjour Nea ! Comment vas-tu ?
La jeune fille émit un vague haussement
d’épaules et sourit à sa mère. Inutile de lui dire ce qui s’était passé avec Nowen. La mère de Nea s’appelait Mahys, elle avait été mariée à Exen, un Dragonnier disparu peu de temps après la naissance de Nea. C’est tout ce dont la jeune fille se rappelait des histoires qui parcouraient le village. Nea chassa les pensées qui occupaient son esprit et retourna la question à sa mère.

-Je vais bien, répondit Mahys, J’allais oublier, j’ai vu Haëlen aujourd’hui.
-Ah oui ? Comment va-t-elle ?
Mahys sourit et pencha la tête en remettant son panier sur son bras.
-Bien ne t’en fais pas, elle voudrait te voir aussi, demain. Vers la douzième heure.
-Pour le marché en fait ? demanda Nea
La mère Nea répondit par l’affirmative en hochant la tête. L’adolescente lui dit qu’elle resterait encore un peu avec Moe et elle regarda sa mère s’éloigner doucement en marchant. Nea caressa l’encolure du cheval qui lui donna une légère tape sur le bras avec son nez. La jeune fille sourit et remit de la paille fraîche dans la mangeoire de l’étalon qui la poussa un peu vers l’extérieur. Nea sourit et lui caressa le nez avant de s’en aller en trottinant, Moe avait l’habitude de lui dire « Vas-y » en la poussant un peu dehors. Quand elle arriva dans la maison, une odeur de champignon flottait dans l’air. La jeune fille entra dans la cuisine et s’empressa de mettre le couvert et d’aider sa mère affairée aux fourneaux. Elle remarqua un pichet vide sur la table et alla aussitôt dehors remplir un seau d’eau dans le puits qui se trouvait derrière la bâtisse. Elle
revint rapidement et posa le seau sur le plan de travail en bois avant d’en verser une partie dans le pichet qu’elle posa au milieu de la table comme à son habitude. Nea et sa mère mangèrent en silence, la jeune fille ne voulait pas parler de ce qui s’était passé avec Nowen à sa mère. En aucun cas, Nea trouvait qu’elle inquiétait déjà assez sa mère avec son rêve de devenir Dragonnier et de posséder sa propre épée. Une fois le repas fini, Nea aida sa mère à débarrasser la table et à nettoyer les assiettes sales. Puis elle monta à la hâte dans sa chambre. Elle se déshabilla et enfila une simple robe blanche en tissu léger et ouvrit la fenêtre avant de s’accouder au rebord. Elle ferma les yeux et leva un peu la tête ses cheveux acajous flottant dans la brise de soirée. Nea entendit un bruissement et se pencha un peu plus à la fenêtre et recula aussitôt en voyant une nuée de chauves-souris arriver. L’adolescente rit de sa bêtise, elle avait eu peur d’un vol de chauves-souris ! Nea sourit et regarda les petits-animaux volants attraper les quelques insectes qui passaient par là, malchanceux. La jeune fille s’écarta vivement quand un éclair brun passa à côté d’elle et alla se cogner contre la porte avec un bruit mat. L’adolescente se leva de son lit et se dirigea vers le petit animal nocturne qui venait d’entrer en trombe dans sa chambre. Elle le prit dans ses mains et le caressa doucement pour ne pas l’effrayer, à sa grande surprise, la chauve-souris ouvrit un œil et s’allongea dans les paumes ouvertes de la jeune fille. Nea ouvrit de grands yeux étonnés et descendit dans la cuisine, tenant toujours le petit animal volant dans ses mains à demi fermées. Arrivée dans la cuisine, Nea posa la chauve-souris sur la table et chercha les fraises que sa mère avait servies au dîner. Elle les dénicha finalement et en donna deux à la petite bête nocturne qui les engloutis avant de couiner. L’adolescente reprit le petit animal nocturne dans ses mains et remonta dans sa chambre. Elle alla à la fenêtre et posa la chauve-souris sur le rebord. Celle-ci couina à nouveau et fixa Nea qui la prit dans ses mains et les leva vers ciel en ouvrant les paumes. Le petit animal nocturne s’envola pour rejoindre ses semblables dans le ciel étoilé. Nea sourit et regarda la chauve-souris s’envoler et repensa à ses moments d’évasion dont elle rêvait tant. Elle joignit les mains et ferma les yeux en s’appuyant au rebord de la fenêtre, les mains dans le vide. La jeune fille aimerait tant voler, comme sur le dos d’un dragon. Aller vers les nuages, ne plus rester terre à terre, s’évader, ne plus entendre autre chose que le vent et son cœur qui bat. Nea se sentit partir en arrière et rouvrit les yeux juste à temps pour s’agripper au rebord de la fenêtre, elle commençait à tomber en arrière et pour un peu, s’étalait sur le sol de la chambre. La jeune fille frotta ses poignets endoloris par le choc et ferma à demi la fenêtre avant se relever sa couverture sur elle et de se coucher sur côté en fermant les yeux. Nea s’endormit presque aussitôt.


Une jeune femme est assise dans une maison, un enfant dans ses bras. Elle le berce tout doucement. Un jeune homme arrive l’air inquiet. Il s’agenouille en face de la jeune fille
et lui dit :

-Mahys….Tu dois protéger Nea quoi qu’il arrive, tu m’entends ? Protège-la
Mahys hoche la tête. Elle ne comprend pas… Que voulait-il dire ? Le jeune homme se tourne et prend son épée posée contre un mur.
-Protège Sannah’Nea, quoi qu’il se passe.
Le bébé se réveillequand quelqu’un frappe à la porte. Le jeune homme l’ouvre et sort.
-Exen……
La jeune femme pleure en serrant le bébé contre elle. Mahys ne peut pas s’arrêter de pleurer, elle vient de voir partir l’homme qu’elle aimait, pour ne plus jamais ne revoir.

-AH !
Nea se réveille en sursaut. Encore ce cauchemar, toutes les nuits depuis un moment, elle fait le même rêve. Pourquoi ce rêve là ? Nea se leva et descendit dans la cuisine. Sa mère n’y était pas, elle avait déjà dû partir pour le marché bien qu’il ne commençait que dans au moins quatre heures. La jeune fille sortit dehors et regarda le ciel. D’après le soleil, il était aux environs de neuf heures. Nea sourit, elle remonta s’habiller dans sa chambre. Elle mit comme à son habitude un pantalon noir avec un bustier pourpre et des bottines noires, une ceinture en cuir sur
laquelle elle attachait une petite dague dans un étui noir et un ruban bleu
dans ses cheveux bien qu’ils soient encore détachés, elle mettait ce ruban car
elle l’avait trouvé dans le grenier et qu’il y avait Kiora écrit dessus. Nea se demanda soudain qui pouvait être Kiora. Ce nom marqué sur le ruban, il devait bien être à quelqu’un. La jeune fille
haussa les épaules et sortit dehors pour aller dans l’écurie réveiller Moe. A sa grande surprise, le cheval était déjà réveillé et attendait sagement sa cavalière. Nea sourit et lui caressa l’encolure en lui donnant de la paille puis elle alla chercher la bride et la selle de l’étalon et les lui mit. Moe se laissa faire et ne broncha pas le moins du monde. Quand elle eu fini, Nea
ouvrit la porte de l’écurie et fit sortir le cheval avant de le monter et de le lancer au petit trot. Arrivée dans le village, Nea ne put s’empêcher d’accélérer l’allure et elle lança Moe au grand trot jusqu’au pré. Là, elle sauta la barrière et se plaça au centre de la piste d’herbe et de terre battue. Elle attendit un moment avant de voir Nowen arriver, et, comme toujours,
accompagné de Liedel qui n’avait vraiment pas l’air enthousiaste. Nea soupira en le voyant amener Enghel, un joli cheval bai, mais qui portait tout des œillères, qui sont, tout à fait inutiles puisque le cheval ne pourra pas voir sur les côtés et donc si son adversaire, se rapproche de lui ou non. Nea commença à faire des tours du pré en passant du trot au galop pour échauffer Moe. Nowen monta sur Enghel mais ne bougea pas du tout. Comme s’il savait qu’il allait gagner. Apparemment, un des amis de Nowen avait prévenu quelques villageois qui avaient fait passer le mot car une petite foule s’était massée autour du pré, à l’extérieur de la clôture. Nea remarqua aussitôt une personne, elle l’avait déjà vue quelque part. Cette personne sourit et cria à l’intention de Nowen :

-En fait, tu mérites très bien ton nom, l’Idiot ! Franchement, es-tu sûr de gagner ? Ou certains ici
doivent-ils encore te rappeler ce qu’est une victoire ?

Nowen passa du blanc normal au rouge cramoisi comme la veille lorsque Nea l’avait mit par terre, il cria que la victoire n’était qu’a lui, et que ce n’était pas une adolescente comme Nea qui allait en décider autrement. Nea jura entendre « Mauvais joueur » de la part d’une personne dans la foule. Elle reconnut immédiatement Ohr qui se tenait là, les bras croisés, à côté de l’inconnu, qui d’après la voix, était un jeune homme. Nea laissa tomber les formalités et revint au centre du pré en regardant Liedel installer des morceaux de bois au sol pour faire les obstacles. La jeune fille soupira et s’installa à côté de Nowen qui se trouvait devant une ligne de départ tracée dans la terre humide du pré. Liedel termina d’installer les rondins restant et alla se placer contre la clôture du pré avec un bout de bois dans les mains. Il compta jusqu'à dix dans sa tête avant de laisser tomber le bâton au sol. Dès que le morceau de bois toucha terre, Nea talonna Moe qui partit au trot avant de se lancer sur un petit galop tandis que
Nowen lui, avait déjà lancé Enghel sur un galop effréné. Nea baissa la tête et ne put s’empêcher de sourire, Nowen était vraiment un idiot, il allait se fatiguer et Enghel avec. La jeune fille venait de le remarquer, l’inconnu portait une cape. Elle ne réussit pas à s’empêcher de le regarder quand elle passa devant la parcelle de clôture où il était. Ohr se tenait à côté de
l’inconnu, droit comme à son habitude. Nea lança ensuite Moe au grand galop quand elle constata enfin que Nowen ralentissait considérablement. La jeune fille le dépassa aisément et sauta l’un des rondins installés par Liedel avant de tourner sur la droite en lâchant ses rênes. Elle se leva de selle et comme si elle posait un genou à terre, ne laissa qu’un pied dans l’étrier tout en se penchant pour attraper un morceau de bois posé au sol et le lancer vers Ohr qui l’attrapa aussitôt. Nea lui fit un clin d’œil et remonta en selle mais sans reprendre ses rênes en main pour autant. Elle avait envie de s’amuser un peu avec le dernier obstacle. Pour Nea, rien de plus simple. Elle se mit debout sur sa selle, Moe galopant toujours, puis, elle se pencha en arrière et vint poser ses mains sur la croupe de l’étalon pour décoller ses pieds de la selle et rester ainsi jusqu'à l’obstacle. Quand Moe sauta le rondin, Nea plia les bras et fit un salto pour finir debout sur la selle et reprendre les rênes en mains tout en revenant à la position assise. La jeune fille entendait Nowen fulminer derrière elle, Nea ne put s’empêcher de sourire, trop facile. Comme d’habitude, Nea passa la ligne d’arrivée la première, Nowen suivant péniblement. La jeune fille descendit de cheval et vérifia chacune des jambes de Moe pour voir s’il n’avait rien. Une fois sa petite inspection terminée, Nea tapota l’encolure du cheval et sourit. La suite se passa en une fraction de seconde. Nowen prit le morceau de bois que Liedel avait utilisé pour donner le départ et s’approcha de Nea qui s’occupait toujours de Moe. Quelqu’un cria dans la foule et Nea se retourna, elle se protégea le visage de ses mains craignant la suite. Elle entendit un craquement sinistre et elle rouvrit les yeux sur une gerbe de sang. L’inconnu se tenait entre Nea et Nowen dont le nez semblait cassé. La jeune fille remarqua que l’inconnu avait le coude tendu vers Nowen. Elle le vit sourire et esquiver nonchalamment un autre coup de Nowen dont le nez saignait abondamment. L’inconnu sourit de plus belle et sortit son épée. Nowen abattit à nouveau le bâton visant cette fois l’épaule de l’inconnu. Nea ferma les yeux aveuglée par le reflet du soleil sur la lame noire de l’arme. Suivi un bruit sourd, Nowen dont le nez saignait toujours regarda éberlué, le bout de bois qu’il tenait, et dont la moitié était au sol. L’adolescent eu un rictus et sortit le même petit coutelas que la veille. L’inconnu pencha la tête sur ladroite et rangea son épée tout en esquivant les coups répétés de Nowen.

-Il est fou ! murmura une jeune femme dans la foule
Nea ne pouvait détacher son regard du combat. Nowen était déchaîné mais l’inconnu ne semblait pas y prendre garde, esquivant toujours avec une extrême facilité malgré la cape qu’il portait. Nowen réussit à érafler le bras du jeune homme avec qui il se battait mais celui-ci ne sembla pas le remarquer. Nea cria quand Nowen prit le couteau à deux mains et fonça sur l’inconnu qui ne bougea pas d’un cil. Au dernier moment, l’inconnu esquissa un grand sourire et posa une main à terre, l’autre maintenant le capuchon qui lui cachait le visage en place, et fit sauter le couteau des mains de Nowen avec le talon avant de retomber sur les pieds à un mètre de là. Nea ne dit rien, ébahie. Nowen partit soudain en courant. Ohr le gratifia d’un « mauvais perdant » très audible et adressa un clin d’œil à la jeune fille qui ne parvenait pas à détacher son regard du jeune homme. Celui-ci prit Enghel par les rênes et lui caressa l’encolure. Le hongre haletait et écumait sous le prix de l’effort. Sans dire un mot, il partit, tenant toujours le hongre bai par la bride. Nea sentit le soleil dans son dos et se retourna. Il était presque midi. Elle se hâta se remonter sur Moe et de se diriger vers le village. Elle laissa Moe aller à l’allure qu’il voulait, et arriva bientôt devant une grande maison de pierre et de bois. Elle tapota l’encolure de Moe et le laissa seul, la jeune fille savait qu’il ne s’enfuirait pas. L’adolescente frappa à la porte. Elle attendit à peine une minute et une jeune fille brune un peu plus âgée qu’elle vint lui ouvrir.
-Oh, Bonjour Nea !
-Bonjour Alya, claironna la jeune fille.
Alya lui sourit et appela sa mère qui arriva. Elle ressemblait à sa fille comme deux gouttes d’eau. Mêmes yeux même cheveux, tout était semblable. Nea lui sourit et la salua avant de prendre l’un des paniers qui étaient dans la cour et de suivre Haëlen. Quand elles arrivèrent sur la grande place du village, le marché s’installait déjà. Haëlen se dirigea vers un étal qui semblait déjà monté.
-Bonjour Dei.
-Haëlen ! Alors, que faisons-nous aujourd’hui ?
-Je t’ai amené quelqu’un qui va t’aider, je ne peux pas ce matin. Nea, viens.
La jeune fille s’avança, sûre d’elle. Elle dévisagea le vendeur qui fit de même. Il avait des cheveux bruns coupés court et des yeux bleus gris foncé. Nea se sentit soudain honteuse de porter un pantalon et un bustier. Dei sembla le remarquer et sourit en s’adressant à Nea.
-C’est donc elle la jolie jeune fille ? Haëlen, elle est magnifique. Et je n’avais jamais vu une adolescente porter de tels vêtements, cela te donne tout ton charme demoiselle. Je m’appelle Dei, et toi ?
-Nea, je m’appelle Nea. Je suis contente de vous aider.
Nea sourit et prit le panier que Haëlen tenait pour le poser sur l’étal et commencer à tout disposer comme Dei le lui disait, doucement en silence ou en plaisantant sur les courses d’obstacles et les combats ratés. Nea hésita soudain à lui raconter le combat entre Nowen et l’inconnu. Elle chassa ces pensées de sa tête et demanda à Dei si elle pouvait aller quelque part et revenir dans un petit moment. Le marchand lui sourit et lui dit qu’elle pouvait y aller. La jeune fille le remercia et siffla entre ses doigts. Moe arriva au trot et Nea le monta avant de le lancer au galop sous les yeux étonnés des marchands alentours.
*Quelle fille épatante ! pensa Dei, je n’ai jamais vu ça !*
Puis il retourna à sa marchandise tout en regardant Nea s’éloigner. La jeune fille arriva rapidement chez elle et monta à la hâte dans sa chambre et ouvrit un coffre en bois dans lequel elle farfouilla avant de trouver une jolie robe bleue foncée. Elle enleva son pantalon et son bustier pour enfiler la robe qu’elle dépoussiéra en la frottant. Elle hésita à garder ses bottines mais les échangea finalement contre une paire de chaussures noires qui ne faisaient qu’entourer le pied. Ainsi vêtue, Nea descendit les escaliers de la maison et retourna à la hâte au marché, relevant le bas de sa robe pour ne pas marcher dessus. Elle arriva rapidement en vue de l’étal de Dei qui sembla ne pas la reconnaitre jusqu'à ce qu’elle lui parle. Nea sourit et prit un bouquet de fleurs dans sa main, le couchant légèrement sur son bras et prit l’une des roses blanches qui se trouvait dans le bouquet pour la prendre entre ses doigts et la tendre au premier passant. La jeune fille s’installa devant l’étal et vendit rapidement toutes les fleurs du bouquet. Ensuite, elle retourna derrière l’étal et aida Dei à vendre sa marchandise. La jeune fille esquissait un sourire ici et là, acceptait un bijou en échange d’un panier d’œufs. À la fin de l’après midi, Nea et Dei avaient vendu tout ce qu’il était disposé sur l’étal et le marchand félicita la jeune fille qui sourit et lui adressa un au revoir de la main en partant. Elle se rendit chez Haëlen pour lui donner la moitié du gain récolté comme convenu et fut accueillie par Koel, le petit frère d’Alya qui cingla :
-Tu cherches maman ?
Nea le fixa et lui dit oui fermement avec une pointe d’amertume dans la voix. Koel était toujours aussi aimable et accueillant. Haëlen arriva rapidement et réprimanda son fils.
-Koel enfin ! Tu pourrais dire bonjour au moins ! Rentre à la maison Koel. Désolée Nea, entre viens.
La jeune fille déclina l’invitation et lui tendit la bourse que Dei lui avait donnée pour Haëlen. La mère de famille ouvrit de grands yeux et prit machinalement la bourse dans ses mains tandis que Nea lui disait au revoir et lui adressait un signe de la main. Haëlen resta interdite en regardant l’adolescente s’en aller le sourire aux lèvres.
-Elle a changé n’est ce pas ?
Haëlen se retourna et sourit à son fils aîné. Nea avait beaucoup changé, elle était plus mature, plus réfléchie même si elle adorait se jeter dans la mêlée. Elle mit la bourse dans sa poche de tablier et regarda le jeune homme s’avancer vers le cheval noir qui était dans l’écurie de la cour. Nea n’était pas la seule à avoir changé.

Nea arriva rapidement chez elle et ne vit pas sa mère. Elle avait dû rester dans le village, faire les boutiques encore ouvertes. L’adolescente décida d’aller s’occuper de Moe en attendant qu’elle ne revienne. Nea enleva rapidement sa selle a l’étalon et le bouchonna avec de la paille fraiche après lui avoir enlevé sa bride. Moe se laissa faire et ferma lentement les yeux, prenant plaisir au fait que Nea le bouchonne de la sorte. La jeune fille ne pût réprimer un sourire et prit une autre poignée de paille et continua de frotter l’étalon avec, sans regarder le soleil se coucher. Quand elle sentit le soleil lui chauffer le dos, Nea se retourna et fut éblouie par le soleil qui se couchait, inondant de lumière l’ouest et les fenêtres que ses rayons traversaient. L’adolescente sourit et sortit de l’écurie après avoir couvert Moe d’une couverture et fermé la porte. Elle retourna dans sa maison en marchant calmement, les yeux à demi fermés, la tête penchée sur le côté. Quand elle arriva dans la bâtisse, Mahys n’était apparemment pas rentrée. Nea soupira et alla dans l’arrière cuisine où se conservaient les aliments. Elle prit un bol de champignons comme la veille et quelques tranches de viande crue. Elle fit un feu dans la cheminée avant de poser les champignons avec la viande sur une plaque de métal qu’elle mit au dessus du feu de cheminée grâce à des crochets en fer plantés dans la pierre de l’âtre. Nea regarda la viande et les champignons cuire sans bouger. Elle restait là, devant la cheminée, sans rien dire ni faire. Une fois l’improvisation de dîner cuit, Nea s’installa à la table de la cuisine et commença à manger. Quand elle eu fini, elle nettoya la vaisselle utilisée et monta dans sa chambre.

Mahys posa le panier plein sur la table de la cuisine. Elle remarqua une assiette en train de sécher et sourit. Elle laissa le panier en plan et monta à l’étage. Elle ouvrit la porte de la chambre de Nea. L’adolescente dormait à poings fermés, sa poitrine se soulevant et s’abaissant au rythme de sa respiration, elle esquissait cette sorte de sourire que certaines personnes ont en dormant. Mahys sourit et referma la porte, elle descendit l’escalier et alla ranger les produits du panier dans l’arrière cuisine avant de prendre une tranche de pain avec de la viande cuite dans le sel et de monter se coucher en laissant le feu allumé. Nea dormait à poings fermés. Elle se retourna dans son sommeil et sentit le courant d’air de la fenêtre qu’elle avait laissée ouverte. Elle se tourna dans son sommeil et ramena un peu sa couverture sur elle. Quand Nea se réveilla le lendemain, le soleil de la veille avait laissé la place à une pluie impitoyable. Elle ferma rapidement sa fenêtre et poussa un soupir quand elle vit que le parquet avait été partiellement mouillé par l’eau entrée grâce à la fenêtre laissée en position ouverte durant la nuit. Elle descendit dans la cuisine et prit un chiffon pour éponger et essuyer l’eau de pluie sur le parquet de sa chambre. Les lattes de bois brut humides et glissantes crissèrent légèrement quand la jeune fille marcha dessus. L’eau en s’infiltrant les faisait grincer et Nea n’y prit pas plus garde que ça. Elle redescendit dans la cuisine et mit le chiffon à sécher sur le fil tendu au milieu de l’arrière cuisine. Elle ne l’avait pas remarqué, mais elle était restée dans sa robe de nuit. Elle remonta quatre à quatre dans sa chambre et au moment où elle se changeait, elle entendit sa mère descendre et quelqu’un frapper à la porte. Nea sortit sur le palier et écouta. Elle ne parvenait qu’a comprendre des bribes de voix indistincts tant la pluie tombait drue. Quand elle entendit sa mère refermer la porte, Nea retourna aussitôt dans sa chambre et s’habilla pour de bon. Elle descendit ensuite dans la cuisine et prit la cape qui était posée sur une chaise. Elle l’enfila et sortit en laissant la porte entrouverte. L’adolescente dévala la petite pente rocailleuse en manquant souvent de perdre l’équilibre à cause de la pluie et elle traversa le village en trombe avant d’aller frapper chez Hoell, le forgeron. Sa fille, une enfant de huit ans tout au plus vint lui ouvrir et lui sourit quand la jeune fille enleva son capuchon.
-Bonjour Jaïlin, ton papa est là ?
La fillette hocha la tête et la laissa passer. Nea entra dans la maison qui s’éveillait à peine. Hoell était déjà affairé aux forges qu’il avait installées dans une pièce annexe à l’arrière de sa maison. Quand elle arriva dans la forge, Teilero, l’aubergiste, parlait avec Hoell. Quand les deux hommes virent la jeune fille entrer, ils stoppèrent leur
discussion aussi sec et Hoell accueillit Nea avec un grand sourire et l’adolescente ne voulu pas en savoir plus qu’elle n’en avait comprit sur leur petit instant parlementaire. L’adolescente sourit à Hoell qui lui tendit une épée de bois. La jeune fille protesta.

-Hoell ! Je peux me battre avec autre chose qu’une simple épée de bois ! S’il te plait.
Le forgeron soupira et lui dit que après peut être, elle aurait le droit de se battre avec une vraie et belle épée. La jeune fille baissa la tête et regarda ensuite Hoell qui se tenait bien droit en
face d’elle. Il attaqua le premier et Nea esquiva en se penchant légèrement sur
le côté avant de lui assener un coup sur le dos avec l’épée en bois. Le forgeron ne se laissa pas déstabiliser et changea soudainement de main pour combattre. Nea sourit et garda l’épée de bois dans sa main gauche. Le forgeron attaqua de nouveau et cette fois, la jeune fille para en souriant avant de faire glisser son épée sur la droite et de porter un coup au côté de Hoell qui déclara forfait.

-Si vite ?s’étonna Nea en ouvrant de grands yeux
Hoell approuva et lui demanda quel genre d’épée elle voudrait pour l’autre combat. Nea n’en crut pas ses oreilles. Elle regarda toutes les épées en fer et en choisit finalement une simple. Comme on en voit souvent. Et le combat entre la jeune fille et le forgeron reprit de plus belle sous l’œil de l’aubergiste qui les observait fasciné devant tant d’agilité de la part de l’adolescente. Nea esquivait la plupart des coups et parait les autres un léger sourire aux lèvres. Le forgeron était sans doute plus fort que Nea, mais il était moins rapide et agile, de ce fait, à force d’esquiver ou d’essayer de suivre la jeune fille, il se fatiguait. Hoell avait dû mal à suivre Nea. Elle venait dans sa forge pour s’entrainer un peu mais elle progressait très rapidement et elle avait pour ainsi dire, dépassé le maître. Si bien qu’au bout de quelques minutes, Hoell déclara à nouveau forfait, s’étant retrouvé à la merci de la jeune fille qui lui souriait gentiment.
-Tu as bien progressé bravo. Mais tu n’égalise pas encore la seule personne réellement formée au combat, moi-même je ne lui arrive pas à la cheville, c’est un maître du combat à l’épée. Et d’ailleurs, maintenant que j’y pense, il a les mêmes aptitudes que toi…
Les…les mêmes aptitudes ? Nea failli crier un : Comment ?! qui aurait sûrement alerté tout le village si elle ne s’était retenue. Elle ne connaissait qu’une seule et même personne ayant les mêmes aptitudes au combat qu’elle : son ami d’enfance…Qui avait, entre autres, quitté le village depuis maintenant quatre ans. La jeune fille sortit en trombe de la forge, sans se soucier de la pluie qui ne s’arrêtait toujours pas de tomber.
*Je le savais…je savais que tu reviendrais un jour…Pourquoi m’as-tu évitée alors ?*
Toutes sortes de questions se bousculaient dans la tête de Nea qui s’arrêta sous un auvent et murmura :
-Est-ce que je… ?
Elle secoua la tête et regarda autour d’elle…Quand ils étaient enfants, ils avaient l’habitude de se retrouver sous cet auvent, même quand il ne pleuvait pas. Quel âge devait-il avoir à présent ? Dix sept, dix huit ans environ. Elle ne se souvenait plus.
-Quatre ans, c’est long n’est-ce pas ?
Nea tourna aussitôt la tête. Non…C’était impossible ! Encore cet inconnu ! Encore celui qu’elle avait rencontré dans la rue…Encore celui qui l’avait sauvée quand Nowen s’en était pris à elle. Nea balbutia :
-Comment…Comment le savez vous !
Pour toute réponse, l’inconnu, qu’elle semblait connaître même si elle n’en était pas sûre, leva la tête, les yeux apparemment dans le vague malgré le capuchon qui lui cachait le visage. La
jeune fille n’en crut pas ses yeux. Elle recula de quelques pas avant de redemander, d’un ton plus ferme :

-Comment le savez-vous
L’inconnu sembla hésiter un instant. Nea attendait ce moment. Non, elle semblait hésiter elle aussi. Elle ne connaissait qu’une seule personne qui soit aussi…bavarde…Non, ça n’était pas…Cela ne sepouvait pas. Elle recula encore et partit en courant.
-Attendez !
Nea n’entendit plus rien d’autre. Elle courait sous la pluie, sans la voir, sans la sentir, sans l’entendre…ni même sans se rendre compte qu’elle tombait plus drue qu’avant. Nea trébucha et tomba à genoux dans la boue et l’eau. Elle resta là un moment. A genoux, dans la terre détrempée, à essuyer d’un revers de main les larmes qui coulaient de ses yeux aussi nombreuses que les gouttes de pluie en ce jour de mauvais temps. Les larmes salées se confondaient soudain avec l’eau douce de la pluie qui tombait. Elle reniflait en laissant les larmes couler, se mêler à la pluie et à la terre détrempée. Quand elle entendit quelqu’un s’approcher, elle détourna la tête. Elle ferma même les yeux quand la personne dont il était question s’agenouilla à côté d’elle et posa sa main sur l’épaule de la jeune fille en disant :
-Désolé.


Dernière édition par Gen Tetsuo le Lun 7 Déc - 14:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyDim 6 Déc - 14:27

O___o

Mayeeeeuh !
J'crois qu'on à des futur écrivaine sur le forum !
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MessageSujet: Re: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyDim 6 Déc - 14:28

Merci Yuki >w<

Ca m'énerve j'ai word qui plante et du coup j'suis obligée de revoir la mise en page ! *et puis 22 pages à réécrire ça tue*
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MessageSujet: Re: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyLun 7 Déc - 9:35

Ouaieee !!!
pauvre toiii !

Tu vas y arriver =)
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MessageSujet: Re: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyLun 7 Déc - 14:39

T-T Revue de la mise en page finie !


Vous attendrez un peu pour la suite parce que revoir la mise en page ça flingue...
(et y'a aussi ce maudit brevet blanc ToT)
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MessageSujet: Re: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyLun 7 Déc - 19:22

Puis il partit. Nea releva la tête, intriguée, étonnée, effarée et effrayée en même temps. Pourquoi s’était-il ?...Ca n’avait aucun sens. Aucun, pas même un soupçon de bon
sens. Et puis, cette voix…Nea l’avait déjà entendue, oh oui, celle de l’inconnu dans la rue, mais sans savoir pourquoi, elle en était plus que certaine, elle l’avait aussi entendue ailleurs, il y a longtemps.

Aussi rapidement qu’elle avait commencé, la pluie cessa, laissant place à un beau soleil radieux, baignant de ses rayons la plaine du Pantenlaett qui après avoir été noyée d’eau, séchait lentement, tranquillement, sous des rayons dorés et chauds. Nea se leva, les jambes de son pantalon maculées de terre trempée à moitié séchée. Elle resta là un moment, dans ses rêves, l’air hagard malgré son regard digne. Le jeune homme qui lui avait parlé juste avant, ne pouvait être qu’une seule et même personne…Aucun doute n’était possible…la voix, les attitudes, tout. Tout lui indiquait que ses impressions et ses soupçons étaient fondés.
-Alors pourquoi… pourquoi m’avoir laissée de côté ainsi ?
La jeune fille tourna lentement la tête, se moquant bien des regards que les rares personnes sorties de leur domicile lui jetaient. Elle fixa un villageois d’un regard noir et repartit vers chez elle. Elle marchait lentement, le pas presque traînant, laissant aller ses souvenirs. Elle se rappelait très clairement de la rencontre avec son premier ami…Comme s’il s’eût agit de la veille.

La forêt, les arbres, et le bruit d’une rivière. Nea s’en approche. C’est encore une petite fille de neuf ans. Il y a quelqu’un au bord de la rivière, Nea reste cachée derrière un arbre. Elle attend. Au bout d’un moment, elle n’y tient plus, elle sort de sa cachette. Au moment où elle s’avance, la personne qui était au bord de la rivière se laisse tomber en arrière. Nea découvre un garçon à peine plus âgé qu’elle, des cheveux blanc pur, et des yeux noirs. Elle se penche au dessus de lui et demande :
-Ca va ?

S’ensuivit toute une conversation et une petite aventure dans la forêt. Ils s’étaient tous les deux amusés à chercher des cours d’eau, des ruisseaux, ou alors une mare, une quelconque flaque d’eau même.
Que de souvenirs…Rien que des souvenirs qui lui rappelaient à quel point les amis sont précieux. Sans s’en rendre compte, elle était déjà arrivée devant chez elle. Nea alla dans la cuisine pour prendre un chiffon et se rendit ensuite au puits, installé tout derrière la petite grange, elle tira de l’eau et trempa le chiffon dans le seau avant d’essuyer vigoureusement les taches de boue sur son pantalon. Les taches de terre séchée ne partaient pas facilement, redevenant boue puis eau brunâtre et enfin, s’en allaient pour de bon. Une fois cette tâche faite, Nea se rendit dans l’écurie et caressa Moe qui se réveilla doucement, ouvrant les yeux avec lenteur.
-Bonjour mon beau, susurra Nea en souriant, cela te dit d’aller te promener ?
L’étalon gris secoua doucement la tête en hennissant doucement. C’était sa façon de dire « Oui, je veux bien » à la jeune fille. Nea sourit et commença à passer doucement sa main sur la robe
souris de l’étalon, en allant dans le sens des poils, et passant en même temps une main dans les crins blancs de la crinière. Sans attendre, la jeune fille pris la selle et la bride, posés sur une simple étagère de bois. Elle failli oublier le tapis de selle et le mit au dernier moment. Elle était pressée d’aller dans la forêt…elle ignorait pourquoi, mais elle voulait à tout prix aller dans l’étendue verte et dense. Comme si elle savait qu’il allait là bas se, faire, ou non, se passer quelque chose qui lui permettrait de faire une rencontre pas tout à fait comme les autres…des retrouvailles même…Nea n’en savait rien. Juste un doute, une impression,
une intuition. Comme…comme la certitude de trouver quelque chose dans la forêt qui bordait le village de son univers boisé et divers. Quand elle sortit de la petite écurie, Nea vit sa mère arriver. Celle-ci lui adressa un signe de la main que la jeune fille lui rendit avant de monter en selle et de lancer Moe au trot.

Quand elle entra dans la forêt, la fraicheur laissée par la pluie et les arbres la firent frissonner.
Les arbres se dressaient, là, imposants, de toute leur hauteur. Nea avait lancé Moe sur un trot doux quoique soutenu. L’étalon gris filait sur une vive et douce allure, entre les arbres aux
espèces, tailles et ramures variées. Rien que le cri strident des grillons dans les hautes herbes. Les sabots de Moe laissaient une vague marque dans la terre mouillée de la pluie survenue dans la matinée. Nea avait légèrement levé la tête, laissant le vent couler sur son visage. La brise fraiche soufflait avec force, vivacité, mais elle était douce et glissait avec une sorte de joie fictive dans la chevelure rousse de l’adolescente. Machinalement, elle ferma les yeux, laissant aller à une sorte de joie, une joie intérieure, une joie impossible à ne pas partager, une joie ne pouvant rester secrète, cette joie que l’on doit absolument, sans savoir pourquoi, dire aux autres, sans savoir expliquer ce qui se passe intérieurement, dans tout l’être lui-même.
Cet état d’ébriété, ou plutôt d’effervescence, cette impression d’être ailleurs. De ne plus être qu’un avec la nature, avec le vent, l’eau, les musiques de la forêt. Nea regarda autour d’elle, rien que le vert des arbres et les couleurs des fleurs sauvages… Puis le bruit familier d’une chute, d’une rivière, accompagné du bruissement reconnaissable des herbes folles dans une brise légère. Pourtant, Nea ne sentait de vent aucun sur son visage. Rien que le cri-cri régulier des grillons qui chantaient inlassablement dans les brins de verdure. La jeune fille arrêta Moe et descendit de selle. Ce bruit…ce bruit de cascade, il l’attirait. Elle ne savait pourquoi, mais cette chute d’eau, si c’en était une, agissait comme un aimant avec elle, l’attirant, comme lui disant « Viens. N’aies pas peur, viens… ». Nea avait comme le sentiment de rencontrer là bas, dans cet endroit nouveau, en face de ce qui semblait être une chute d’eau, une personne qu’elle n’avait vue depuis longtemps. Les pieds de la jeune fille étaient comme animés par une vie, bougeant comme d’eux-mêmes. Les uns après les autres, les pas de Nea se succédaient sans fatiguer, la menant au plus proche de l’endroit précis d’où venait ce bruit de chute d’eau. Elle marcha lentement, presque chacun des pas de la jeune fille étaient imperceptibles. La terre et l’herbe mouillées émettaient une sorte de petit bruit de succion quand son pied touchait le sol. Nea aboutit sur une petite clairière, inondée d’un soleil doux. Elle entrouvrit la bouche, impressionnée et ébahie par cet endroit d’un aspect des plus magnifiques.
Les arbres formaient une voûte verte, d’où quelques rayons de soleil semblaient provenir, l’herbe tendre et verte ne sembla jamais dépérir, une sorte de colline de pierres d’où tombait une petite chute d’eau ; quelques pierres, certaines couvertes de mousse, jalonnaient la clairière jusqu'à une sorte de débouché qui devait être la sortie de ce petit endroit qui ne semblait pas même habité par des lapins. Quelques papillons volaient ici et là, et, en s’approchant de ce qui semblait une petite mare, on voyait quelques poissons, nageant calmement, ne semblant point effrayés de la présence de Nea.
Le calme régnant dans cette clairière était rassurant, pas oppressant le moins du monde. C’était ce genre de calme qui donne envie de rester là, les yeux clos, immobile, la respiration aussi irrégulière que les pensées qui traversent l’esprit, cherchant machinalement une issue, comme du secours. Une branche morte craqua, Nea rouvrit ses yeux qu’elle avait fermés dans un moment de plénitude, et tourna la tête à droite à gauche, et aperçu un cheval. Noir. D’un noir ébène, la robe luisante, vraiment belle. L’animal tourna la tête en direction de la jeune fille. Nea avança par pur réflexe. Le cheval partit tranquillement, au pas, dans les arbres, sans se presser, comme pour amener Nea quelque part, de l’autre côté de la colline. Sans pouvoir contrôler ses gestes, Nea marcha, suivant les pas du cheval, muette. Muette, comme une carpe. Silencieuse, telle la clairière. Suivant, pas à pas, le cheval. Les arbres se profilaient, formant une ombre, non pas inquiétante, mais apaisante. Sans que Nea ne sache pourquoi, le cheval s’arrêtait et se tournait vers elle, semblant l’attendre.
-Attends !
D’un seul coup, l’animal partit au trot. Nea se mit à courir, essayant de suivre l’allure du quadrupède.
*Qui es-tu ?*
Les pensées et les questions se bousculaient dans la tête de la jeune fille. Elle courait, sans s’arrêter. Comme infatigable. Nea aboutit enfin, après avoir suivi le cheval pendant un bon moment, sur une autre clairière…qu’elle pensa un instant connaître.
-Où…suis-je ?
La question jaillit des lèvres de la jeune fille, telle un murmure. Elle chuchota presque la question, comme si elle hésitait à parler, à rompre le silence. Brusquement, ce silence devint inquiétant. Rien. Même le cheval n’était plus en vue. Pas même le bruissement d’ailes d’oiseaux. Le vide. Le néant… Ce néant interminable…Oppressant…et la sensation ne de pas être seule, et observée après tout. Nea pivota plusieurs fois sur elle-même, cherchant des yeux une autre présence, qu’elle fut ou non humaine. Un bruit alerta l’adolescente qui reste sur place, de dos, attendant l’unique moment où elle pourrait enfin faire face, et mettre son talon dans la tempe de l’adversaire.
-De qui es-tu l’enfant ?
La question fusa. Claire, nette, tranchante, telle une lame d’acier. Nea tressaillit. IL reposa sa question :
-De qui es-tu l’enfant, père ou mère ?
Nea failli dire le nom de sa mère mais se ravisa bien vite. Quant à son père, elle ignorait tout de lui. Elle entendit le bruit d’une épée que l’on sort lentement de son fourreau.
-Laisse-la.
Cette voix. Non c’était…Nea leva les yeux et ce qu’elle vit la sidéra. Impossible. Ça n’était pas… Encore cet inconnu. Pourtant, plus elle y réfléchissait, plus elle semblait le connaître. Ou plutôt
le reconnaître. Comme si, elle l’avait déjà vu dans une autre vie, dans le passé, comme si…

-Non…
Son murmure, elle fut la seule à l’entendre. Un « non » murmuré avec appréhension, inquiétude, mais avec force. Et pourtant, il était là, debout, devant elle, à une dizaine de mètres, sa cape verte et brune fouettant soudain le vent qui s’était comme levé après le chuchotis de Nea. Ce fut au premier pas de cet illustre inconnu qu’elle remarqua l’impensable…le fourreau était vide, et l’épée, la même épée que la veille, celle la même dans une main gauche gantée de noir. La pire de ses peurs s’était-elle réalisée ? Elle ferma les yeux, comme attendant le moment fatidique… Elle se sentit poussée sur le côté, avec fermeté, mais une infinie douceur, vint ensuite le bruit froid de deux lames qui s’entrechoquent. Nea rouvrit les yeux. Il était là, devant elle, son bras droit tendu entre
l’ennemi et la jeune fille, son épée contre celle de l’adversaire, la tête baissée.

-Pourquoi…
L’inconnu tourna la tête. Des mèches blanches se dévoilaient sous le capuchon. L’inconnu leva la tête, un sourire aux lèvres, il dit :
-Parce que.
Nea sourit et sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle s’écarta, et regarda le combat. Ainsi, il était réellement revenu, au bout de quatre ans. L’adolescente regarda de nouveau ce qui se passait. Bien que l’adversaire sembla plus âgé, son ennemi était plus souple, plus rapide, et semblait avoir une meilleure expérience. Sans savoir pourquoi, Nea se leva, et s’approcha. Où était-il passé ?... Il avait disparu. Nea reporta un instant son attention sur son agresseur…Elle regarda le blason qu’il portait sur son vêtement : l’INSIGNE DE TYRANNIIE ! Ce sceau, une branche d’aubépine entourée d’une fumée symbolisant la mort. Ainsi, elle avait envoyé ses hommes jusqu’au village de Almastar ? L’adolescente regarda autour d’elle, où était-il ? Il ne pouvait pas disparaître. C’était tout bonnement impossible.
-Tu vas payer pour ton ami !
Nea tourna la tête, le sbire de Tyranniie s’approchait, son épée en main…La jeune fille cria et ferma les yeux, ne bougeant pas, tétanisée par la peur.
-ATTENTION !
Des gouttes de sang tombèrent avec un petit bruit au sol. Il était là, son épée ayant déviée celle de l’adversaire, dont la pointe s’enfonçait dans le flanc droit du sauveur de Nea. Le sang commença à former une petite flaque. Nea porta une main à sa bouche. Le capuchon ne cachait plus le visage de l’inconnu. Le suppôt de Tyranniie sembla le reconnaître et recula un peu.
L’ « inconnu » sourit. Un filet de sang coula au coin de ses lèvres.

-Tu vas regretter de t’en être pris à elle.
Nea recula, effarée, effrayée, surprise. Le sbire de Tyranniie recula, enlevant la lame de son épée du côté de son adversaire. Le sang coula de plus belle, la pointe de l’arme ayant agit comme un bouchon pour la blessure. L’inconnu toussa et le filet de sang se fit plus abondant. Ce qui ne sembla pas le déstabiliser. Nea sentit toute sa haine et sa rage monter en elle. Elle ne pu contrôler ses actes suivants.
Elle prit sa dague, attaqua l’allié de Tyranniie, aussi rapide que le vent, perçant la cuirasse de fer fin qui le protégeait. L’inconnu en profita, il murmura quelques mots incompréhensibles avant d’écarter Nea, de prendre son épée à deux mains, de la positionner devant lui, pointée vers le sol, la tête baissée. D’un seul coup, il leva son épée et l’abattit sur l’épaule du soldat de Tyranniie. Le sang gicla. L’inconnu attaqua ensuite plus rapidement, blessant grièvement l’allié de la femme tyran au flanc, et le laissant gire, là, agonisant.
L’épée noire tomba au sol avec le cliquetis familier du métal sur la terre, quant à son possesseur, il tomba à genoux, une main pressée sur sa plaie au côté. Nea se précipita vers lui, l’air inquiète.
-Tout va bien ?
-O…oui, c’est bon.
Il leva la tête vers Nea, ses cheveux blancs encadrant son visage, des mèches un peu partout devant deux yeux noirs. Un noir comme de l’obsidienne, pur et profond. Nea sourit, et, sans réfléchir, lui sauta au cou, l’entrainant dans une chute dans un cours d’eau.
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MessageSujet: Re: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyMar 8 Déc - 12:24

-IDIOT !
Surpris, il n’en fit rien. L’eau froide, il la sentit dans son dos quand il tomba dans la rivière.
-Sehn…espèce d’idiot.
Nea le regardait avec un mélange d’inquiétude et de reproches. Il demanda :
-Nea…
La jeune fille sourit et se releva. Elle se pencha et lui tendit une main. Il se releva un peu, prit la main que lui tendait son amie et se retrouva debout, en face d’elle.
-Ça va ?
Pour toute réponse, il grimaça et porta inconsciemment une main à sa blessure en partie cicatrisée. Il essaya de se rattraper avec un faible sourire, avant de murmurer quelques mots que Nea ne comprit pas. La plaie se referma aussitôt, ne laissant aucune trace d’une blessure quelconque. Nea ouvrit de grands yeux, n’en croyant aucun.
-Tu n’as jamais vu de magie ?
Sehn posa la question comme s’il hésitait. Son amie lui répondit, étonnée :
-Pas…pas du tout. Où as-tu appris à le faire ?
Sehn lui répondit par un sourire énigmatique. Il était comme ça, pas bavard, mais il affichait toujours ses émotions, ou alors la réponse se lisait à travers son regard. Nea lui avait
toujours trouvé quelque chose de différent. Pas à cause de ses dix-sept ans, de ses cheveux blanc pur et de ses yeux noir obsidienne. Sûrement cet air rêveur et un peu irréfléchi qui ne quittait presque jamais son visage d’adolescent. Toujours dans ses rêves, jamais sérieux quand il s’agissait de s’amuser, incroyablement patient, et surtout, toujours dans le bon sujet, Nea ne l’avait encore jamais vu à côté de la conversation.

Sehn mit une main devant ses yeux et leva la tête. Le soleil commençait à peine à décliner, inondant la petite clairière. Il n’était pas tard. Un cheval noir apparut soudain entre les arbres. Nea recula, comme sur ses gardes, fixant l’animal. Sehn rit.
-Tu n’as pas peur d’Attao tout de même ?
-At…tao ?
Sehn approuva en souriant. L’animal était magnifique. Une robe noire et luisante, aucun crin blanc, et des yeux marron. C’était vraiment un bel animal.
-C’est une jument, précisa Sehn, viens, approche.
La jument noire approcha à l’appel de son maître. Plus elle se rapprochait, plus Nea la trouvait belle, et digne. La robe noire brillait au soleil et la crinière volait doucement dans la brise printanière.
L’équidé était arrivé à la hauteur de Sehn qui avait posé une main sur l’encolure et passait l’autre sur la robe noire. Nea s’approcha malgré elle. Tout doucement, pour ne pas effrayer la jument nommée Attao. Elle avait tellement envie de caresser la jument. Sehn souriait, les yeux fermés, comme pensant à quelque chose. Le reste se passa en quelques secondes. Des bruits de pas, le halètement caractéristique de quelqu’un essoufflé, et le léger grincement d’une…corde…d’arc…que l’on…bande ? Sehn tourna la tête en premier.
-NEA !!
Le jeune homme se plaça pile devant Nea en à peine quelques secondes. Il ne lâcha pas même une plainte quand la flèche vint se planter dans son épaule gauche.
*Mon épée…Ah non ! Je suis stupide, stupide !!*
Le fourreau était vide. L’épée à quelques mètres. Trop risqué, il était déjà rare que Tyranniie aie des archers, il devenait trop risqué de s’écarter, même pour quelques instants, pour aller
chercher l’arme et laisser d’autres à la merci du soldat de Tyranniie. Le blason brillant sur la manche droite du soldat…reconnaissable entre mille. Sehn serra les dents et retira d’un coup sec le trait en bois qui s’était planté dans son épaule gauche. Un peu de sang coula de la blessure. Alors comme ça, les deux alliés de la femme tyran l’avaient suivi et avaient prit par la forêt pour arriver jusqu’au village. Ils avaient voulu s’en prendre à Nea, ils allaient payer. Il sourit. Un de ces sourires qui inspirent la peur, ce sourire où l’on garde les yeux fermés, la tête baissée, et avec lequel on ricane en pensant à la réaction de l’ennemi. Le sbire de Tyranniie regarda alternativement le corps de son ami et Sehn.

-Je lui avais pourtant dis de rester caché en attendant…L’idiot. Mais moi je ne me ferais pas avoir de la sorte, sinon, Dame Tyranniie ne m’aurai pas choisi.
Sehn ne put réprimer un sourire moqueur. Il tenait toujours la flèche dans sa main et le sang coulait légèrement de son épaule blessée. Nea était effrayée. Il y avait longtemps, qu’elle n’avait pas vu Sehn, mais avant, jamais elle ne l’avait vu réagir ainsi. Le jeune homme
releva la tête, tendit la main qui tenait la flèche et dit calmement :

-Alors, accepte de te battre sans ton arme, si tu es si bien entrainé que cela. Il était idiot j’en conviens, mais il avait l’air mieux entrainé que toi.
L’allié de Tyranniie encocha une seconde flèche et tira. Sehn poussa doucement Nea sur le côté tout en esquivant. Le narguer. Il allait le narguer pour aller jusqu'à son épée en esquivant les flèches. Il sortit sa dague de sa manche droite, un coup de poignet rapide pour que l’arme se retrouve entre ses doigts. Nea avait peur de son ami. Pourquoi ses yeux n’étaient plus noirs comme avant ? Comment pouvait-il être si calme malgré la menace ? Le fait qu’il soit aussi rapide et prompt à réagir, le fait qu’il esquive sans peine les flèches tirées par l’ennemi…Et
Attao, elle ne bougeait que quand elle sentait qu’elle était en danger. Sehn se baissa rapidement en lançant sa dague sur l’ennemi avant de se relever d’un bon, de plaquer sa main droite au sol et de se retrouver pile devant le soldat ennemi.

-Si tu la revoies, dis lui que je la salue avec tout mon respect et mon envie de la tuer.
Le soldat ouvrit de grands yeux, apeuré, Sehn en profita pour reprendre sa dague et la planter dans le flanc de son adversaire.
Entre temps, Nea était allée chercher l’épée de son ami. Elle était là, bien sage, posée dans l’herbe, noire sur vert. Elle passa doucement ses doigts autour de la garde de l’épée et essaya de la soulever. Elle n’y parvint pas. Prenant l’arme à deux mains, elle réussit à
lever l’épée au dessus du sol, mais la pointe restait presque fichée dans le sol.

*Elle est lourde ! Mais…il la manie d’une main ! Alors, ça voudrais dire que…*
Elle s’en souvenait maintenant. Il avait l’épée dans sa main gauche, et ne la prenait à deux mains que pour attaquer directement, quand l’ennemi est à sa merci. Comment pouvait-il manier à une main, une épée aussi lourde ? A moins que… La jeune fille secoua la tête
et reporta son attention sur le combat. Sehn avait mis le soldat de Tyranniie à terre. Il lui dit :

-Tu vas partir d’ici. Pas seulement de cette forêt, tu quittes cette région ce soir, compris ? Je ne veux plus te revoir que sur le champ de bataille.
Le soldat fit oui de la tête, visiblement effrayé de la rapidité et de la force d’un simple adolescent. Nea aussi. Elle avait peur. Elle était en même temps heureuse de retrouver son ami et effrayée par cet ami.


****
-INCAPABLES !
-Dame Tyranniie, s’il vous plait…
-NON !
Tyranniie se leva d’un seul coup de son siège et s’avança vers le soldat. Elle était entourée d’incapables. Elle hurla :
-Ce n’est qu’un enfant ! Vous vous faites battre par un enfant à peine sortit de chez lui ! VOUS ÊTES INCAPABLES DE ME RAMENER UN ENFANT !
Le soldat recula et tomba au sol. Restant immobile, il suivit les pas de Tyranniie des yeux. Il se décida enfin à parler :
-Je n’ai même pas eu le temps de le voir qu’il me mettait à terre. Il a esquivé toutes mes flèches et tué mon compagnon, de sang froid ! Il…il est pas humain…je l’ai vue ! Elle a essayé de soulever son épée, même à deux mains la pointe restait au sol ! Il la manie d’une main, et…
-IL SUFFIT ! Je sais ce qu’il est ! Et je veux que vous le rameniez ! Avec la fille. Elle va être un élément crucial, puisque je n’ai pas eu son père.
Tyranniie partit dans un rire. Un rire sombre, froid, effrayant. Le soldat cru mourir de simple peur.
*****

Les jours avaient doucement passé dans le village. Le soleil joua avec la pluie pendant la semaine suivante avant de se retrouver pour de bon dans la voûte céleste d’une magnifique couleur azur. La vie avait repris son cours normal.
Nowen continuait de défier Nea, mais avait voulu défier Sehn après. Le résultat s’ensuivit rapidement. Nowen perdit. Liedel avait été trainé dans la forêt par Sehn qui lui avait expliqué que ce n’était pas en restant silencieux que Nowen le laisserait tranquille. Le ton et la conviction de Sehn avaient tôt fait de décider Liedel qui répliquait de plus en plus à Nowen.
Le jour était déjà bien avancé quand Sehn réussit enfin à sortir la tête de son oreiller. Le soleil l’avait tiré de son quasi sommeil. Après une nuit blanche, ou presque, due à la chaleur qui avait régné une bonne partie de la nuit, Sehn n’était parvenu à s’endormir que vers une ou deux heures et s’était réveillé plusieurs fois, encore à cause de la température. Même fenêtre grande ouverte, il n’arrivait pas à trouver le sommeil.
*En espérant que Nowen ne propose pas de défi, je me ferai battre…Enfin, à mon avis, il n’est pas prêt de recommencer avant un moment*
Quand il arriva en bas de l’escalier, Sehn fut surpris de ne voir personne. Il se précipita dehors et soupira. Le marché qui se tenait là toutes les semaines. Il n’avait vraiment plus l’habitude. Il vit Nea arriver, joyeuse, comme à chaque fois depuis un moment.
-Bonjour !
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MessageSujet: Re: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyMar 8 Déc - 12:37

Sehn la salua avec un sourire, l’air à moitié réveillé. Liedel suivait la jeune fille. Il sourit à son ami qui lui rendit ce sourire. L’air était frais, agréable, pourquoi allait-il rester plongé dans ses livres ? Nea lui attrapa le poignet sans lui laisser le temps de faire quoi que ce soit et
l’entraina au dehors de la maison. Le soleil brillait plutôt fortement ce jour là, Sehn se souvint de l’agréable brûlure des rayons de l’astre solaire sur sa nuque, du rire de Nea quand elle vit qu’il s’était cogné dans une branche de la forêt. Il était vraiment dans ses rêves.
-Il doit encore dormir à moitié, plaisanta Liedel.
Sehn sourit et Nea partit dans un grand éclat de rire. Oui, il dormait encore. Et il ne voulait pas se réveiller. Il devait avoir une expression assez…étrange sur son visage, car quand il réalisa que Nea agitait sa main devant son nez, Liedel le regardait comme s’il venait de débarquer. Cette fois ci encore, la jeune fille rit à la réflexion de Liedel :
-Un être étrange venu d’ailleurs.
-Et qui vient en paix.
Nea fini par terre, tordue de rire. Rire auquel se joignirent rapidement Sehn et Liedel. Franchement, ils n’étaient pas sérieux. Même si Tyranniie était là, ils seraient en train de rire. Tiens, d’ailleurs, en y repensant, la Démone aux Mille Maux ne s’était pas manifestée nulle part…Comme si l’échec des deux soldats envoyés pour capturer Sehn l’avait tellement mise en colère qu’elle ne voulait pas attaquer, sentant qu’elle pourrait se faire battre par manque de concentration. Ce serait idiot. Sehn entendit un bruit de pas et se leva. Il fit signe à Nea et Liedel de rester à leurs places. Le jeune homme s’avança. A la grande surprise de ses amis, aucun de ses pas ne se faisait entendre sur le sol pourtant humide. Sehn n’avait pas son épée, simplement sa dague dans un étui accroché à sa ceinture. Il sortit l’arme d’un geste rapide et sans un bruit, se dirigeant toujours vers un fourré. Liedel suivait son ami des yeux, dans chacun de ses pas ou gestes, comme cherchant ce qui avait pu le faire réagir ainsi. Finalement, Sehn resta en face du fourré, et rangea sa dague avant de dire :
-D’accord Nowen, tu nous as bien eus, sors de là maintenant.
Nowen se leva brusquement, faisant face à Sehn. Nea ne put s’empêcher de relever le contraste. Nowen était plus petit que Sehn, qui était plutôt dans le genre svelte. La jeune fille sourit à Liedel qui lui rendit ce sourire. Nowen n’avait pas l’air content que Sehn l’ait découvert et il le fixait. Au bout d’une ou deux minutes comme ça, Sehn se tourna en levant les mains :
-Très bien. Qu’est ce que tu veux ?
Nea retint un sourire moqueur. Sehn avait le don d’énerver les autres en faisant comme s’il se moquait bien de leur présence. Liedel se retenait de rire. Nea elle, riait sous cape. C’était dur de ne pas laisser apparaître ses émotions. Sehn souriait à peine. Comme s’il attendait que Nowen perde son sang froid. Ce qu’il fit rapidement.
-Alors ?! Tu ne vas pas rester silencieux toute la journée ?
-Pourquoi pas ? Tu voulais quelque chose non ? Nowen, si tu t’entrainais au lieu de passer ton temps à défier tout le monde, je crois que tu réussirais à battre quelqu’un.
Nowen tourna la tête, l’air dédaigneux. Sehn posa une main sur le tronc d’un arbre et redemanda :
-Tu es bien là pour quelque chose je me trompe ?
-Oui, et alors ? répondit Nowen, très enthousiaste comme à son habitude.
La réponse de Sehn ne se fit pas longue. Une esquisse de rire passa sur son visage et il dit :
-Alors, tu pourrais au moins, nous dire l’objet de ta présence ici.
Nowen ouvrit de grands yeux. Mais pour qui se prenait-il ? L’adolescent croisa les bras et resta un instant silencieux. Nea observait les gestes et réactions de son ami, quant à Liedel, il restait tout aussi silencieux qu’une carpe. Ce silence pesant dura plusieurs minutes. Nul ne sembla vouloir prendre l’initiative de rompre ce silence. Sehn s’y décida tout de même. Se tournant vers Nowen, il redemanda avec plus de conviction :
-Que veux-tu encore ?
-A ton avis. J’attends ma revanche.
Sehn soupira et se tourna vers son adversaire de terrain.
-Et, comment comptes-tu prendre cette revanche ?
Nowen ne voulait apparemment pas répondre. Préférait-il garder le silence ? La question se posait. Surtout que Sehn n’étant pas du genre bavard n’allait pas pendre l’initiative de parler en premier tout le temps. Aucun des deux ne sembla décidé à prendre la parole, à exposer à l’autre telle ou telle réponse. Nea commençait à en avoir assez, et Liedel aussi apparemment. Au moment auquel personne ne se serait attendu, Nowen sortit son coutelas et fonça sur Sehn, qui se retourna, très calme, et attrapa le poignet de Nowen en lui murmurant :
-Crois moi, ce n’est pas en t’acharnant sur moi que tu arriveras à quelque chose de probant. Mais tu ne sembles pas comprendre. Puisque qu’il en est ainsi.
Levant le poignet de Nowen à hauteur de son visage, il fit décrire à l’avant bras de celui-ci un demi-tour. Nowen lâcha net le coutelas qui tomba à terre. Sehn écarta l’arme du bout du pied, l’envoyant à quelques mètres. Par précaution, il gardait le poignet de Nowen entre ses doigts, histoire de. Et la suite ne se fit pas attendre. Nowen se dégagea d’un coup sec. Sehn ne résista pas, Nowen s’apprêtait à lui donner un coup de poing. Au moment ou la paume fermée du garçon allait rencontrer sa pommette, Sehn pencha la tête sur le côté et se baissa, tendit la jambe et fit tomber Nowen à terre avant de se relever et de lui dire :
-Entraines toi plus sérieusement, et ne t’acharnes pas sur plus fort.
Nowen resta à terre un instant, sonné, suivant Sehn partir des yeux. Nea et Liedel l’observaient également. Sehn avait toujours eu un caractère changeant. On pouvait le voir un jour, et le lendemain, on aurait l’impression d’avoir une autre personne en face de soi. Comme s’il n’était jamais le même deux jours. La seule chose qui ne semblait pas changer, c’était sa conversation. Il ne parlait pas beaucoup. Voire, presque jamais. Déjà pas bavard la première fois que Nea l’avait rencontré, elle l’avait trouvé beaucoup plus taciturne et renfermé sur lui-même qu’auparavant. Comme si quelque chose l’avait touché à un point qu’il hésitait entre continuer de parler et sombrer dans le mutisme. En y repensant, il ne lui avait pas même dit où il était allé pendant ces quatre années d’absence. Peut être n’avait il pas envie d’en parler, mais elle avait souvent cru ne jamais le revoir et puis…
-Nea ? Ca va ?
Nea reprit ses esprits et vit Liedel qui la regardait, l’air inquiet, agitant sa main devant son visage. La jeune fille se reprit avec un sourire gêné.
-Oui ! Ne t’en fais pas.
Non, en fait, ça n’allait pas. Rien n’allait plus. Le simple fait de savoir que les soldats de Tyranniie avaient suivis Sehn jusqu'à ce village, les inquiétaient tous. La guerre, au départ si lointaine, se rapprochait-elle dangereusement ? Pas à pas…Lentement. A un rythme si doux, qu’on croyait qu’elle ne nous rattraperait jamais, alors qu’en fait, elle nous attrape et nous englobe dans son horreur, et si l’on en sort, jamais on ne l’oublie.
Oui, pour cela, même si elle n’en savait que peu, Nea en savait quelque chose. Et maintenant qu’elle y pensait pour de bon, Sehn avait énormément changé ; elle se demandait simplement pourquoi… Liedel, avait l’air de penser comme elle, mais elle n’osait pas lui demander. Sans savoir pourquoi, elle murmura, soit pour elle-même, soit pour son ami : Laissons le, nous aviserons demain. Oui, elle aviserait le lendemain, si, et seulement si elle le voyait.
Cette nuit là, Nea ne dormit pas, mais les chauves souris n’étaient pas là non plus. L’adolescente, du haut de sa quinzaine d’années, se remémorait les évènements de la journée : pourquoi avait-il réagit ainsi ? Peut-être se posait-elle trop de questions, mais elle n’en avait pas l’impression. Et surtout, où était-il réellement allé pendant ces quatre longues années ? La réponse tombait d’elle-même, froide, impitoyable, mais tellement bête et évidente : il ne répondra pas, tu sais bien qu’il est si taciturne, si silencieux. Tu le sais bien, non ? Il n’est pas du genre bavard, ne cherche pas plus loin. Tais-toi donc, petite conscience ? Nea ne savait pas si elle devait vraiment se poser toutes ces questions, et puis, d’abord, à quoi lui serviraient-elles, sinon à enfoncer dans une plaie, la dague de l’ennemi ?
-Tu parles d’une métaphore !
Elle tourna le dos à la fenêtre, les bras croisés, assise en tailleur sur son lit, se disant pour elle-même :
-Enfoncer dans une plaie la dague de l’ennemi… La belle métaphore ! Et dire que c’est parce que ce qu’il a vécu n’est pas si reluisant. Ah, Tyranniie se ferait une joie de le titiller sur ces sujets…
Nea avait-elle un don ? Si oui, était-ce celui de deviner les intentions des autres ? La Démone aux Mille Maux avait-elles des actions si prévisibles ?
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MessageSujet: Re: Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...]   Les Récits d'Outre-Monde [Risques de double-post...] EmptyLun 19 Avr - 8:38

Badaboom, la suite ! Enjoy ;D
Chapitre deuxième :
Je ne renoncerai pas à mes rêves
Que dire de plus, les mois passaient doucement, dans ce petit village qu’était Almastar. Déjà deux mois, en fait, ce n’était pas beaucoup, certes, mais Nea les avait vus passer avec une lenteur qui ne lui était pas du tout familière. Des journées bien singulières ; son entraînement avec Hoel, et quelques parties de chasse avec Sehn… Rien de plus. Si ce n’est qu’elle avait remarqué que, tout comme avant son départ, Sehn s’était remis à travailler dans les champs, avec Hoel et quelques autres villageois. La jeune fille attendait souvent, perchée sur une des barrières, le regard dans le vague. Et sans qu’elle ne s’en soit rendu compte, l’été arrivait. Déjà le mois de l’été, le soleil luit et la pluie fuit… Cette petite comptine, enfantine, apprise des années plus tôt.
Justement, c’était l’un de ces jours, où elle attendait, assise sur la clôture du champ, une pomme dans les mains, la faisant passer de l’une à l’autre, les yeux fixés sur le couchant. La seule différence avec les jours précédents, c’est qu’il n’y avait personne dans les champs, ce soir là. La pomme passait de sa main gauche à sa main droite, elle s’ennuyait. Ça faisait plusieurs jours déjà qu’elle n’avait rien à faire, qu’elle s’ennuyait. Les jours passaient tout aussi lentement que les mois qui avaient si bien précédé la période estivale. On sentait, effectivement, le climat se réchauffer, comparé aux froids jours d’hiver. C’était l’un des avantages, mais aussi des inconvénients de la terre du Pantenlaett. Il faisait un froid atroce l’hiver, mais très chaud l’été. Tellement chaud, des fois, que c’en était insupportable. Assise, donc, sur cette clôture, Nea fixait le vide des champs, que les travailleurs avaient quitté plus tôt dans la soirée. L’adolescente ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait là, à regarder le soleil décliner ; il y avait si peu de choses à faire. Elle se prit à envier les villes où toujours, près de ces dernières, la bataille et l’horreur font rage. Au moins, il se passait quelque chose ; il fallait fuir, s’incliner, ou se battre, résister ; c’était certes horrible, mais au moins, le monotone et le calme d’une vie routinière étaient remplacés par un peu d’action… mais, de l’action qui détruit familles, villages, terres, armées… Oui, les armées. Sehn lui en avait parlé, les armées : l’Alliance, et l’Empire. Les deux pires ennemis des temps derniers. Depuis des années déjà, bien avant leur naissance, les deux camps se battaient, et le conflit s’était étendu, aggravé. Depuis plus de dix ans, une guerre insensée faisait rage dans le monde. Des forêts étaient incendiées, tout comme des villes et des villages, des personnes tuées sans distinction, et les survivants, hommes ou femmes, subissaient les pires sévices que l’on puisse faire à des êtres humains… Et pas que des êtres humains, par ailleurs…
Secouant la tête, comme ordonnant à ces sombres pensées de se taire, de s’en aller, Nea lança la pomme au hasard, sans la regarder s’écraser contre le sol terreux et sec du champ. La moisson était faite depuis un moment déjà, les récoltes réparties dans les trois silos que leur village possédait. C’était plutôt avantageux, surtout pour un petit village comme le leur, un village si reclus, éloigné de toutes les atrocités commises ailleurs… mais pourtant si proche de cette guerre, déjà à l’échelle de leur monde. Bien sûr, ce monde n’avait pas toujours été le meilleur des mondes, il y avait toujours eu des guerres, des conflits, mais celui qu’ils connaissaient en ce moment était le pire de tous ; et beaucoup pensaient que rien ne pourraient arrêter les forces de l’Empire, pas même l’Alliance.
-Foutaises…
Encore à murmurer pour elle-même ; cela devenait-il une habitude ? Il aurait fallu y croire ; la fille d’une veuve, la fille qui ne ressemblait pas même à sa mère, la fille rejetée, la fille différente. Nowen avait raison dans le fond ; la fille qui est d’ailleurs : l’Étrangère. À force, elle avait l’habitude de ce sobriquet désagréable, elle l’avait tant entendu. Pour Sehn, ç’avait été la même chose, il était rejeté, à cause de ses cheveux, de ses yeux… Il était vrai, ses mèches, toutes blanches contrastaient avec le noir de ses yeux, mais elle ne voyait pas ce qui effrayait tant les habitants du village. Oui, il était sûr que la principale raison était la peur de l’étranger, la xénophobie. Almastar était vraiment resté reclus trop longtemps, sa mentalité s’était restreinte, mais ils gardaient, les villageois, un si bon sens de l’hospitalité. C’est un monde bien contradictoire, pensa Nea, ils ont peur des étrangers, mais les accueillent comme de la famille… Oui, un monde bien étrange et empli de contradictions…
En attendant, car oui, elle attendait d’une certaine manière, il n’y avait toujours personnes dans cette parcelle de terre. C’était normal, c’était le soir. Elle ne savait pas pourquoi elle était restée là, hagarde, à fixer le soleil couchant, perchée sur cette clôture de bois. Depuis que l’été avait commencé à arriver, elle voyait Sehn de moins en moins… Elle s’en rappelait difficilement, après quatre ans d’absence, il ne supportait pas la chaleur. Quand il faisait chaud, il disparaissait en quelque sorte, il devenait presque un spectre. C’était un peu cela, oui, se dit à nouveau Nea, un fantôme qui fuit la lumière et cherche l’ombre… Les métaphores, les comparaisons, tout cela emplissait son esprit d’adolescente. Elle savait, à présent, pourquoi elle restait ici, à fixer le couchant sur les champs autrefois de blé, et de son : elle rêvait de s’en aller. Le retour de son ami d’enfance avait comme rouvert la vanne qui était son ambition d’enfance : devenir Maître Dragon. Oui, elle le savait maintenant, que Sehn était un Maître Dragon. Et elle avait déjà rencontré son dragon, qui était caché dans la forêt : Iannoe. Autant le dire, à côté, elle s’était sentie minuscule. L’immense bête noire, dotées d’une paire d’ailes, noires également, sa gueule pleine de crocs, ses pattes puissantes et sa queue hérissée de piques meurtriers, on avait du mal à croire qu’elle soit affectueuse en dehors de la bataille… Oui, dur à croire, et pourtant… Que qui que ce fut y croie ou non, Nea, elle, trouvait cela étrange, mais beau. Il y avait une certaine beauté dans les réactions de la dragonne… Oui, Iannoe était une femelle, et une magnifique dragonne d’ailleurs. Nea descendit de la barrière, en soupirant, et prit l’allée qui montait au village. Ce soir n’était pas tout à fait comme les autres, mais comme tous les ans à cette même date, elle avait peur que sa mère ne l’oublie ; comme elles vivaient seules ; il y avait toujours cette crainte. Nouveau soupir… Encor un soir à angoisser, quelle torture. Le mois de juin, décidemment. Le pas traînant, le cœur lourd et l’esprit encombré, Nea prit le chemin de sa maison ; sa mère allait bientôt revenir, elle devait tout préparer, tout installer avant qu’elle ne rentre, plutôt dur, mais pas infaisable. Arrivée dans la petite maisonnée, Nea monta dans sa chambre, et troqua sa tunique dite de garçon, contre une robe en lin blanche, et alla préparer tout ce qu’il fallait dans la maison ; ce soir c’était la fête de sa mère ; une fête que n’importe quelle famille célébrait dans le village, à la bonne date selon chaque membre. Chez Mähys et sa fille, c’était toujours très simple, mais toujours avec une même et poignante émotion. Ce soir là, quand Mähys rentrerait, elle trouverait la maison décorée de la même manière, comme chaque année, et sa fille, souriante, l’attendant à la table de la cuisine. Routine, mais tellement poignant d’émotions ; on ne savait pas forcément comment s’y prendre. En robe de lin, Nea s’affairait avant le retour de sa mère, elle avait l’habitude de faire cela, aussi savait elle exactement quoi mettre. La décoration, pour cette fête, était toujours toute simple. Cela partait avant tout du fait que Nea et sa mère n’étaient pas très riches, et avaient tout juste de quoi vivre, et encore… On pourrait penser, bien sûr, qu’avec tisseuse pour métier, Mähys gagnerait bien sa vie, en fait non. Ses tissus, bien que fins et de qualité malgré la promiscuité du village, ne se vendaient pas si bien que cela ces temps derniers. La principale cause en était ; la guerre qui ravageait leur monde. Le soir était donc totalement tombé quand Mähys reprit le chemin de sa maison. Le trimar était sombre, et la lune cachée par les nuages. L’allée menant directement à la petite bâtisse de chaume était plutôt praticable, du fait que le temps fut assez sec les jours précédents. C’est, non sans surprise et sans une profonde émotion de joie et de chagrin mélangés, que la mère de Nea découvrit sa fille, en robe de lin blanc, qui l’attendait, souriante, dans la cuisine, les bras ouverts. La mère et la fille s’étreignirent, chacune à la limite de pleurer.
-Bonne fête, maman, chuchota Nea.
Sa mère lui répondit par un « merci » étouffé par la joie. C’était un soir différent des autres, et elles n’étaient que deux pour l’apprécier.
Nea s’installa à table avec sa mère, et au cours du repas, elle lui demanda, curieuse mais essayant de ne pas le laisser paraître :
-Maman, qu’est-ce que tu sais de papa ? Tu ne m’en as jamais rien dit, j’aimerai savoir.
Mähys laissa un blanc s’écouler. Il était vrai qu’elle n’avait jamais dit à sa fille qui était son père. Mais elle avait peur de trop en dire, il y avait un secret qu’elle voulait à tout prix garder. Elle ne lui dirait pas tout, seulement ce qu’elle savait déjà, avec un détail en plus.
-Comme tu le sais déjà, ton père était un Maître Dragon, et il a quitté sa famille pour moi. Il a disparu pendant la Bataille du Pantenlaett quand tu avais quatre ans, et depuis, on le suppose mort. Et son nom était Exen… Désolée de ne pas te l’avoir dit plus tôt, Nea.
Nea resta sans voix, et failli se lever d’un seul coup. Le jeune homme nommé Exen, dans son cauchemar, est donc son père ? Pourtant, il semblait à l’adolescente qu’un détail lui échappait à elle. Elle avait pourtant, semblait-il, élucidé l’identité de l’homme de son cauchemar, mais elle en était plus que certaine, il manquait un détail. Elle fit comme si de rien n’était, et une fois sortie de table, monta rapidement dans sa chambre, ouvrit la fenêtre et s’accouda au rebord, la tête levée vers les nuages orageux.
-Toi qui voulais un orage impétueux, la couleur rouge du sang sur ton chemin, te voilà donc servi en ces cieux, et ton arme dans ta main…
Elle se prit à chanter cette romance macabre. Ce n’était pas vraiment une chanson d’argot, mais plus une complainte triste et sanglante. Cette complainte là, se chantait de plus en plus, dans la situation de Detha, car c’était réellement une guerre atroce qui se déroulait en ses lieux variés.
Nea, elle, chantait cette complainte, celle d’un homme qui laisse sa dulcinée au village pour l’amour de la guerre, et qui finalement meurt au combat sans la revoir, et qui est porté en terre comme un galeux, comme un chien errant, sans avoir la possibilité d’être pleuré par une femme qui ne le regrettera jamais. Quelques similitudes avec ma situation familiale, songea Nea, mais pas tellement, puisque maman a longtemps pleuré la mort de papa, et qu’il la préférait elle à la bataille… En fait, elle s’ennuyait, la Nea. C’était de l’ennui pur et simple, la vie était devenue monotone au village, et elle hésitait chaque jour pour aller dehors, profiter de la vie. Enfin, la vie grise et au ton monocorde de leur petit village devenait de plus en plus étouffante pour Nea. Elle rêvait à nouveau de grands horizons à visiter ; en fait ; elle rêvait de se battre. Et dire que à peine deux mois plus tôt, elle avait eu quinze ans… Beaucoup trouvaient que c’était encore jeune pour aller au combat. C’était dans ces moments là qu’elle pensait à Sehn. Lui, il avait quitté sa famille et sa maison à l’âge de treize ans, pour entamer une formation très difficile, et il avait réussi de surcroît, et maintenant, âgé simplement de dix-sept ans, son ami d’enfance pouvait être appelé sur le champ de bataille à tout moment : pour aller se battre. Cette nuit là, cette nuit où dès qu’elle fermait un œil, les cauchemars l’attaquaient en tous sens, cette nuit où le moindre bruissement que le vent produit dans les feuilles lui disent que le danger approche ; cette nuit là ; fut la première nuit blanche de Nea… Elle ne dormit pas de toute la nuit, et le lendemain matin, elle se leva très tôt.
Le village s’éveillait à peine, et c’est là qu’elle remarqua que quelque chose n’allait pas. C’était en arrivant aux champs, où elle allait attendre d’habitude. Quelqu’un était assis sur la clôture, et ce quelqu’un, c’était Sehn. Nea s’approcha, et lui laissa entendre un bonjour quelque peu endormi. Il n’y répondit que par un léger hochement de tête. Ça ne sert à rien de creuser Nea, s’ordonna-t-elle, il parlera quand il aura envie de parler, tu le connais non ? Bon, alors… Il n’y avait pas grand-chose à dire, cela étant, il avait l’air fatigué, et il se contentait de fixer l’est ; le soleil levant. Nea se demandait franchement ce qui se passait, et sans qu’elle eut à formuler une quelconque question, Sehn la regarda et dit simplement :
-Je vais devoir partir.
Cette nouvelle fut comme un poignard. Il était rentré il y a seulement trois, peut-être quatre mois, et déjà, il devait repartir ! Nea n’eut pas la force de crier son étonnement, la voix étouffée, la gorge serrée, elle murmura :
-Pourquoi ? … Pourquoi dois-tu…t’en aller de nouveau ?
Bien sûr, elle connaissait la réponse : le front. Le champ de bataille, ou plutôt, les champs de bataille. Il y en avait plusieurs, disséminés, partout, dans n’importe quelles Contrées, il pouvait aller dans un champ de bataille situé non loin du village, comme se retrouver à plusieurs centaines de miles de l’endroit où ils vivaient. Malgré tout, il donna cette raison.
-Il faut que je retourne à Moskan. Une bataille se prépare, et comme tu le sais, je suis un atout majeur pour la victoire… Je suis désolé Nea…
Il avait dit ces mots, comme s’il avait le carreau d’une arbalète planté en travers du cœur. Elle le comprenait, ils étaient amis depuis l’enfance, et chacun avait peur qu’il arrive quelque chose à l’autre. Nea se contentait de baisser la tête, en fait, elle était heureuse de ce départ ; elle avait toujours voulu voyager. Et puis, il le lui avait dit, Moskan, la ville portuaire où se font les formations militaires. Le seul moyen de pouvoir retrouver son père, qu’elle cherchait depuis si longtemps, c’était d’intégrer l’armée. Mais pas n’importe comment, elle voulait devenir Maître Dragon. Comme son père, comme son meilleur ami. Elle souriait, pour elle-même. Le tout pour Nea était encore d’arriver à partir sans se faire remarquer, et surtout de ne pas inquiéter sa mère. C’était la partie la plus dure de son projet évasion… Oui, une évasion ! L’adolescente avait décidé, elle en parlerait à sa mère. Bien sûr, il faudra en débattre, et savoir se montrer convaincante, mais à force d’arguments, elle devrait bien y arriver.
Quand elle releva la tête, Nea s’aperçut que Sehn était parti. Elle ne l’avait pas même entendu… Ces temps derniers, c’était un peu comme un spectre, on ne le voyait presque jamais, et on ne l’entendait pas plus. Nea se prit à rire, une fois de plus. Elle n’avait qu’à espérer qu’on ne l’entende pas, mais elle savait déjà ce qu’elle allait faire de sa journée. Elle allait la passer dans la forêt, et vers la fin de l’après-midi, elle irait demander à Sehn quand le départ était prévu, et ensuite, elle parlerait à sa mère et préparerait un bagage. Ça paraissait simple, mais ça l’était moins. Il fallait pouvoir duper Sehn, et ça, c’était le plus compliqué. Qu’à cela ne tienne, elle y arriverait, coûte que coûte.
Guillerette, elle prit le chemin de la forêt, en chantonnant. Elle était heureuse pour la première fois depuis bien longtemps. Mais bon, songea Nea, le bonheur doit manquer à plein de gens sur cette terre ravagée. Malgré tout, elle souriait. Avant d’aller dans la forêt, elle bifurqua vers sa maison, pour prendre un panier. L’été arrivait, et les framboisiers des bois voisins devaient être à présent de la couleur de leurs fruits. En la voyant arriver ainsi, Mähys se posa plusieurs questions sur l’état de sa fille. Après quoi, elle haussa les épaules en la voyant prendre un panier, accroché à une chaise, et sortir en sautillant de la maison. Nea, elle, se moquait bien de ce que l’on pouvait penser d’elle. Une adolescente joyeuse, habillée comme un garçon, qui a des cheveux d’un roux foncé et flamboyant, agrémenté de deux yeux d’un bleu comme liquide et dans lesquels on veut s’y noyer… On pouvait penser tellement de choses sur elle.
La forêt était encore plus dense à cette saison, et il aurait été facile de s’y perdre. Pas pour Nea qui la côtoyait depuis sa plus tendre enfance. C’était dire si elle la connaissait par cœur. Quelques jours plus tôt, en se baladant, elle avait trouvé un endroit, un petit coin de forêt, où les framboisiers poussaient, et bien. Ils étaient déjà regorgeant de fruits quand Nea les avaient vus pour la première fois, ils l’étaient encore plus quand elle y revint. Elle n’avait qu’à se pencher pour cueillir les petits fruits acidulés. Elle poussait doucement la chansonnette, mais elle avait vraiment envie de crier sa joie sur tous les toits. Se ferait-elle remarquer ? Cette question jaillit soudain dans son esprit… Après tout, son but était de duper quelqu’un de très perspicace, et elle savait que son départ, à elle, serait sûrement plus remarqué qu’autre chose. Son sourire s’élargit et elle laissa ses tergiversions de côté. Elle se concentrait sur son seul rêve, retrouver son père. Le rêve de devenir Maître Dragon, elle le laissait aussi de côté, elle aviserait plus tard.
C’est alors qu’elle remarqua que son panier était plein. Il restait encore un bon nombre de framboises sur les framboisiers, mais elle n’allait pas toutes les cueillir, ne serait-ce que pour pouvoir en cueillir un autre jour… Oui, un autre jour, s’il existait. Cet autre jour, dans ce village, si seulement il existait un autre jour dans ce village. Nea frissonna, bien sûr qu’elle retournerait dans ce village un jour, il n’y avait aucune raison que ce soit le contraire.
Elle reprit le chemin du village, en fredonnant, en souriant. Elle était à la limite de l’euphorie, mais elle ne savait pas pourquoi, elle voulait en même temps laisser éclater sa joie, et ne rien laisser paraître tellement elle était angoissée. Son anxiété ne fit que s’accroître quand elle atteignit sa maison. Et si maman ne me laissait pas partir ?, se demanda Nea, et si… elle ne voulait pas que je parte ? Elle se força à inspirer à fond pour se calmer, et passa la porte, la main crispée sur l’anse du panier, anxieuse à l’idée qu’elle ne puisse pas réaliser son rêve. Pourtant, quand Mähys vit sa fille, elle se contenta de lui sourire, comme à son habitude, et Nea rendit ce sourire à sa mère. Le mieux était d’attaquer de front, elle s’appuya sur la table en bois brut et lança la nouvelle :
-Sehn s’en va.
Mähys resta interloquée un instant. Visiblement, la nouvelle n’avait pas fait le tour du village, ou du moins pas encore. Regardant sa fille, la mère demanda, s’étant reprise, pourquoi il s’en allait.
-Une bataille se prépare, enfin, c’est-ce qu’il a dit, reprit Nea, il doit apparemment retourner à Moskan d’où les évènements seront en quelque sorte surveillés… Le point de départ doit être cette ville, ou alors la bataille ne se passe pas très loin.
-Peut-être, amorça Mähys, évasive ; peut-être. Enfin, nous en saurons plus quand il reviendra. À moins qu’il ne doive rester au front, c’est souvent ce qui se passe.
Nea opina du chef. Bien sûr que c’est ce qui se passe souvent, et les deux filles de famille en savaient quelque chose, puisque l’une avait perdu son mari, et l’autre son père. Quand Mähys demanda à sa fille quand était prévu le départ, celle-ci répondit qu’elle n’en avait aucune idée, mais que ce serait le plus tôt possible. Le voyage jusqu’à Moskan était long, presque un mois, et elle commençait même à se douter de quelque chose… Pourquoi donc prévenir qu’une bataille se prépare, deux mois avant de lancer l’offensive ? Ça n’avait pas de sens, ou alors, c’était le guet apens le plus total que l’on puisse faire. Décidant enfin de dire le plus dur, Nea baissa la tête et lança d’une voix éraillée, comme celle d’une personne triste et malade :
-Je… je voudrai partir aussi.
La mère de Nea resta sans voix, estomaquée. Sa fille allait partir… Pourquoi donc lui enlevait-on toute sa famille ? Elle qui avait déjà perdu son père, et s’était mariée à un jeune homme qu’elle n’avait pas présenté, ce qui avait fini de rompre les liens avec sa propre mère, et ensuite, c’était son mari qu’elle avait perdu… À présent ç’allait être sa fille ! Tous ceux qu’elle aimait lui étaient arrachés, mais pourquoi ? Pourquoi donc une telle punition ? Qu’avait elle fait sinon quitter sa mère, déjà folle de chagrin par la mort de son mari, avec pour seuls mots, les mêmes que sa propre fille : Je veux partir. Mais elle le savait aussi, au fond d’elle… Toute sa vie durant, elle avait lâché la bride à Nea. Et celle-ci avait tôt fait d’apprendre par elle-même… Elle se trouva sur le coup énormément conciliante, même trop. Elle refoula ses larmes et dit simplement :
-Soit, puisque c’est ton souhait.
Nea fut tout aussi surprise que sa mère l’avait été, mais sachant qu’elle n’arriverait, en la raisonnant, qu’à obtenir plus de soutien encor, elle releva la tête et lui dit :
-Je comptais faire une formation militaire à l’Académie de Moskan. Il me faudra juste une épée, je trouverai peut-être sur place, qui sait, et puis… Je ne te laisserai jamais seule, maman, je serai toujours là pour toi ! Je te promet de revenir…
Mähys sourit et lui tapota l’épaule, comme elle le faisait pour l’encourager :
-Va donc, tu as des bagages à préparer. Et dépêche toi, j’ai vu Haëlen aujourd’hui, il compte partir demain. Allez, va !
Elle la poussa légèrement en dehors de la petite cuisine exigüe. Avait-elle feint le fait de ne rien savoir ? La feinte est facile. Mais il lui faudrait une cape, puisqu’elle voulait se cacher jusqu’à ce qu’ils soient trop loin du village pour qu’elle ne fasse demi-tour. Elle laissa de nouveau ses pensées de côté, et commença à faire ses bagages. Elle n’avait pas grand-chose à emporter, si ce n’est une petite dague courte, quant à son arc, et ses quelques flèches, elle les prit tout de même avec elle. Elle ne tirait pas avec excellence, mais elle savait tirer, c’était l’essentiel. Toujours souriante, l’adolescente termina son bagage, et redescendit dans la cuisine, pour demander des provisions à sa mère. Elle fut surprise de ne pas trouver cette dernière dans la petite pièce qui jouxtait avec un léger couloir pour l’escalier de la maison. Elle l’appela, cherchant à savoir où sa mère était. Celle-ci ne répondit pas, mais revint devant Nea en portant quelque chose sur son bras. Elle déplia fièrement une grande cape, de couleur gris foncé.
Nea resta interdite. Sa mère voulait-elle l’aider à ce point ? Avant qu’elle n’ait pu dire quoi que ce fut, Mähys enfila la cape à Nea et lui rabattit le capuchon sur le visage.
-Voilà, il suffira simplement que tu baisses légèrement la tête et que tu essaies de maquiller ta voix, dit-elle simplement, vous partirez tôt, et il fera sombre. Il ne devrait normalement pas te reconnaître.
Nea enleva le capuchon de son visage et sourit à sa mère. Elle l’informa également que son bagage était prêt, et qu’il ne manquait que les provisions pour à peu près un mois. Le voyage allait être plutôt long, mieux valait être prévoyant. Puis elle remonta les escaliers, quatre à quatre, manquant plus d’une fois de glisser sur le bois poli, et retourna dans sa chambre, en ouvrit la fenêtre, se pencha un peu à l’extérieur et chercha des yeux la maison de son ami. Comme elle s’y attendait, la nuit avait beau commencer à tomber, il devait s’affairer à préparer lui aussi son départ. L’image de sa surprise, si son plan réussissait, quand il découvrirait qu’elle l’avait suivi lui arracha un sourire malin. Elle comptait bien sur la noirceur nocturne pour pouvoir partir, mais elle n’arrivait pas à savoir pourquoi sa mère voulait tant l’aider à partir… C’était comme si, elle aurait souhaité qu’elle parte, à tout prix. Cette nuit là, Nea ne dormit pas plus que la précédente.
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